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Animées d’une volonté indéfectible : Hania et Imène font parler les pinceaux à Sétif

La maison de la culture Houari Boumediene de Sétif abrite, du samedi 3 au vendredi 16 juin, une exposition d’art plastique intitulée “Ettahadi” (Le défi), animée par Hania Kentache et Imène Haddad, deux femmes souffrant d’Infirmité Motrice Cérébrale (IMC). Ainsi, près d’une cinquantaine de tableaux sont exposés, deux semaines durant, dans le hall de la maison de la culture. Rencontrées en marge de cet événement, Hania et Imène étaient aux anges. Le bonheur d’avoir réussi à réaliser un vœu se lisait sur leurs visages. Du haut de ses 35 ans, Hania a tenu à nous dire qu’elle était très heureuse d’avoir concrétisé son rêve. “Je remercie Mustapha Ghedjati, notre encadreur, qui m’a beaucoup aidée, ainsi que mes parents qui ont mis à ma disposition tous les moyens dont j’avais besoin pour réussir”, a-t-elle déclaré, non sans fierté. De son côté, Imène, âgée de 31 ans, a exprimé son souhait de développer son art et exposer ses œuvres dans d’autres régions. “Je suis contente parce que j’ai pu réaliser mon rêve après deux ans d’efforts. J’espère pouvoir continuer dans ce créneau et devenir une grande artiste peintre pour pouvoir exposer dans d’autres villes”, a-t-elle indiqué à L’Est Républicain. Mustapha Ghedjati, artiste peintre et propriétaire d’une galerie d’art à Sétif, expliquera : “Je travaille avec cette association depuis une vingtaine d’années. Cependant, l’idée de diriger Hania et Imène date de trois ans, lorsque Mohamed Kentache, le père de Hania, m’a proposé de les encadrer. J’ai accepté sans aucune hésitation et les deux filles ont vite adhéré au projet. Elles venaient dans mon atelier une fois par semaine, chaque lundi après-midi. J’ai rapidement découvert leur talent, leurs compétences et leur potentiel. Malgré leur handicap qui réduit leur capacité à bouger et parler, elles étaient animées d’une grande volonté. Elles ont suivi mes orientations et mes conseils. Et c’est ainsi qu’elles ont commencé à travailler et à produire”. L’ancien inspecteur de dessin au cycle moyen déclare : “Quand j’ai vu leurs œuvres, j’ai décidé de les aider à les exposer. Les 48 tableaux que vous voyez ici (accrochés aux murs du hall de la maison de la culture de Sétif, ndlr) ne sont qu’une petite partie de ce qu’elles ont réalisé. Après avoir choisi, avec Hania et Imène, les œuvres à exposer, j’ai œuvré à leur assurer un encadrement professionnel par un artiste d’Alger. Nous ne remercierons jamais assez ceux qui nous ont aidés, notamment la directrice de la maison de la culture, Meriem Karoum, qui s’est impliquée personnellement pour aider les deux jeunes femmes à présenter leurs tableaux au public”. Notre interlocuteur a exprimé son souhait de voir les tableaux de Hania et Imène exposés dans d’autres communes et wilayas, car il s’agit, a-t-il dit, d’œuvres d’un niveau supérieur. “Si vous ne voyez pas ces deux jeunes filles en fauteuils roulants, vous ne pourrez pas savoir qu’il s’agit de tableaux réalisés par des peintres souffrant d’une infirmité motrice. Notre objectif est que les deux artistes acquièrent une autonomie financière afin qu’elles puissent développer leur talent et se passer des aides extérieures”, a-t-il conclu. De son côté, le père de Hania Kentache estime que le handicap n’est pas une contrainte si les personnes aux besoins spécifiques trouvent du soutien dans leur entourage. “Je profite de cette exposition pour faire un plaidoyer. La cérémonie de reconnaissance organisée par la direction de la maison de la culture de Sétif juste après le vernissage de nos jeunes artistes en situation de handicap, Hania et Imène, est un acte de valorisation et de soutien visant à leur offrir une bonne visibilité afin qu’elles deviennent des exemples de réussite à suivre. Il s’agit de montrer le handicap sous un aspect valorisant et positif”, a-t-il souligné lors de son intervention en marge de cet événement. De son côté, la directrice de la maison de la culture, Meriem Karroum, a tenu à préciser qu’il s’agit essentiellement d’encourager ces deux peintres talentueuses, d’autant plus que leurs œuvres n’ont rien à envier à celles des personnes ne souffrant d’aucun handicap.

Faouzi Senoussaoui

photo : page facebook maison de la culture Houari Boumediene de Sétif الصفحة الرسمية لدار الثقافة هواري بومدين لولاية سطيف

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