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Scène politique : Le FFS et Al Bina sonnent le réveil

C’est une impression de grand désert politique qui s’offre aujourd’hui au regard de l’observateur, alors que le pays compte plus de 40 partis politiques agréés. Mais où sont-ils donc passés ? Grande question qui nécessite des réponses en profondeur et ce n’est pas l’objet de notre propos. En revanche, peut-on parler de prémices d’un réveil amorcé ? Les deux initiatives politiques lancées cette semaine par le FFS et El Bina, et dont il faut relever la concomitance en terme de timing, sont à mettre en rapport avec cette interrogation, à défaut d’y voir une réponse affirmative. En ouverture des travaux du Conseil national du FFS, vendredi dernier, son premier secrétaire, Youcef Aouchiche a annoncé que son parti travaillait actuellement à la préparation d’une initiative politique qui sera « bientôt lancée », histoire de faire bouger la scène politique, selon ses propres termes. Cette initiative s’adresse à « l’ensemble des  partis politiques  à la fois engagés  dans la défense de l’État de droit, des libertés, de la justice sociale, intransigeants  quand il s’agit  de s’opposer fermement aux velléités internes et externes  de porter atteinte , sous quelques prétexte que ce soit, à l’intégrité  et à l’unité du pays , à l’État et à ses institutions » Youcef Aouchiche estime en outre « vital » que « la classe politique prenne ses responsabilités et se rassemble en ouvrant  des perspectives politiques  au pays. En attendant la cristallisation du projet du FFS, son homologue d’El Bina est beaucoup plus avancé dans sa démarche de « construction d’un front interne », un cheval de bataille de ce parti qui est dans la phase de la concrétisation. A en croire certains sites électroniques, qui se sont fait, hier l’écho de l’événement « quelques  40 personnalités, dont des chefs des partis politiques, des personnalités indépendantes, des syndicats, des représentants de la société » devaient se rencontrer hier au siège du parti El Bina afin « de mettre les dernières retouches  à l’initiative politique lancée par son président Abdelkader Bengrina » Intitulée « Initiative   pour consolider le front interne et protéger le tissu national », la démarche devait être validée par les acteurs présents à la réunion qui devaient aussi cosigner un communiqué commun dans lequel seront proclamés les idées-force du projet ainsi que la feuille de route dans sa mise en œuvre dans les prochains jours. Néanmoins, gros caillou dans la chaussure de Bengrina qui veut enfiler la Qamis de pèlerin prêchant la « Nahdha » (réveil) de la classe politique : le retrait du MSP, après avoir pris part à la première rencontre préparatoire. Abderahmane Saidi, ancien président du Conseil consultatif du MSP s’en explique : « Nous avons répondu favorablement à l’invitation pour mettre en place une initiative commune en vue de renforcer le front interne, indique t-il regrettant que la réunion porte sur des généralités  sur la conjoncture actuelle et les défis régionaux » Très critique, le responsable du MSP juge l’initiative « sans réelles perspectives, ni contenu, ni objectif clair », ajoutant qu’elle (l’initiative) « ne doit pas être adossée à une conjoncture quelconque » En clair, l’ancien patron du Madjliss Echoura du MSP, sans le dire clairement soupçonne Abdelkader Bengrina, lui-même ancien membre du parti de Cheikh Nahnah d’inscrire cette initiative  politique aux apparences généreuses dans le cadre de la prochaine élection présidentielle. Sans préjuger du contenu, des objectifs et des fortunes ou infortunes qu’elles sont appelées à connaître dans les prochains jours, ces deux initiatives du FFS et du MSP sonnent-elles l’éboulement de la scène politique ?

H.Khelifi

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