Dans une allocution prononcée à l’ouverture de la journée parlementaire sur la transition numérique dans le secteur de la santé, le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique a défendu avec panache la numérisation intégrale, qui est, selon lui, le seul moyen pour assurer la disponibilité des produits pharmaceutiques dans un cadre de transparence totale. « La disponibilité des produits pharmaceutiques est un élément essentiel pour garantir les traitements aux patients. Une large gamme de médicaments doit être accessible », a-t-il souligné, en indiquant que « le début de la digitalisation des procédures et des données sur la qualité du produit et le circuit de distribution a déjà eu un impact significatif sur la disponibilité des produits pharmaceutiques et des fournitures médicales, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement, la distribution et le contrôle de l’état des stocks des établissements pharmaceutiques ». « La numérisation de la chaîne d’approvisionnement des produits pharmaceutiques a amélioré la qualité des soins de santé et favorisé une meilleure collaboration entre les différents acteurs du secteur, ainsi que l’approvisionnement en médicaments, une meilleure traçabilité et une gestion des stocks plus efficace » a-t-il assuré. Ali Aoun a par ailleurs fait savoir que « la numérisation a abouti à la mise en place d’un système national d’information pharmaceutique qui permet simultanément la compilation des informations et l’analyse des schémas d’approvisionnement des établissements hospitaliers et des pharmacies d’officine en produits pharmaceutiques importés ou produits localement ». « Nous avons également renforcé la lutte contre les pratiques commerciales illégales, notamment le monopole, la vente concomitante et la spéculation, qui ont causé des fluctuations sur le marché du médicament, notamment pendant la pandémie de la Covid 19. C’était possible grâce au développement du portail « requetemedic », qui permet à toute personne, pharmacien, distributeur ou citoyen victime de ces pratiques, d’alerter directement les services de notre département ministériel », a-t-il constaté. Est-ce la fin des tensions et des pénuries touchant certaines catégories de médicaments ? C’est encore prématuré pour se prononcer, mais selon Ali Aoun le processus d’informatisation est en bonne voie et cela ne manquera pas d’avoir un impact positif sur l’ensemble du secteur de la santé. Pour rappel, le 21 novembre dernier, et dans un entretien accordé à la Chaîne III de la radio nationale, Ali Aoun a assuré que son ministère «ne fuit pas ses responsabilités », affirmant que « 80% des médicaments utilisés en milieu hospitalier sont disponibles », et reconnaissant que «les 20% restants connaissent des tensions et des problématiques d’approvisionnement avec une répartition non équitable à travers le territoire». Il avait même lancé un appel à tous les distributeurs de respecter la déontologie. Il est à noter que bien avant qu’il soit promu au poste de ministre, alors occupant les fonctions de directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Ali Aoun avait mis en place un système de numérisation « pour mieux gérer le stock de médicaments à distance et éviter les pénuries qui sont parfois fabriquées », avait-il estimé dans une déclaration à l’APS.
Mohamed M
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