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Route transsaharienne : Mégaprojet, le plus structurant d’Afrique

Le ministre des Travaux publics, et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh a confirmé lundi que les travaux de la route transsaharienne reliant l’Algérie à Lagos était achevée à 9O %. Intervenant à l’ouverture des travaux de la 75e  session du Comité de liaison de la transsaharienne, qui s’est déroulée à l’hôtel Aurassi (Alger), en présence des secrétaires généraux de plusieurs départements ministériels et de représentants diplomatiques des pays membres du CLRT (Tunisie-Mali-Niger-Tchad- et Nigéria), le ministre a affirmé que l’Etat attache une grande importance à ce projet. Il a fait observer que la route transsaharienne est un projet considéré comme l’un des plus structurants du continent que l’Union africaine (UA) a adopté concernant 9 000 kilomètres bitumés sur 9 900 de linéaire total. Mais de retards ont souvent freinés, les travaux, du fait de plusieurs facteurs. A ce sujet, M. Rekhroukh a signalé que des retards ont été signalés dans le tronçon traversant le Mali, indiquant que ce volet figure en bonne place dans les travaux de cette session. Conçu, à ses débuts, comme un mégaprojet avec pour objectif de relier les pays du continent africain, et matérialiser l’idéal de la coopération, la route de l’Unité africaine rebaptisée « route transsaharienne » traverse l’Algérie (3 400 km), la Tunisie (900 km), le Mali (1 974 km), le Niger (1 646 Km), le Tchad (900 km) et le Nigéria (1 131 km). Elle relie déjà deux capitales maghrébines, Alger et Tunis, et elle doit relier prochainement quatre autres capitales subsahariennes, Bamako, Niamey, N’Djamena et Lagos. A bien saisir les propos du ministre des Travaux publics, et des infrastructures de base, les travaux d’avancement du projet sont entrés dans leur dernière phase de réalisation.  Les perspectives de la route transsaharienne tendent essentiellement à l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine. Les économistes sont optimistes quant aux retombées économiques de ce mégaprojet qui vient accompagner la volonté des six Etats membres d’augmenter le volume des échanges inter-africains, qui demeure très faible à moins de 3 %, au moment où l’accord concernant la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est entré en vigueur et où l’Algérie, soucieuse de changer de modèle dans son approche du développement économique, donne les signaux d’une plus grande ouverture vers le continent noir ; Nul doute que l’Algérie en s’ouvrant de la façon  est en phase de retrouver son destin de « grande puissance » en Afrique mais en Méditerranée à travers une vision ambitieuse et historique pour le pays. La  rentabilité économique et l’impact social de ce mégaprojet africain, nécessite pour les six pays membres de prendre des mesures incluant l’établissement d’un accord stratégique, définissant un mécanisme de collaboration et un système de gestion durable pour atteindre l’objectif de la coopération à l’échelle régionale. A cet effet que si la transsaharienne n’est pas la variable déterminante pour l’amélioration de la situation économique, elle est néanmoins le facteur pouvant dynamiser les opérateurs économiques et augmenter significativement le niveau des échanges commerciaux, indique-t-on. Cette ambition est d’ailleurs conforme aux objectifs de l’UA et aux stratégies de soutien des partenaires internationaux pour le développement social et économique du continent. De ce fait, la transsaharienne est considérée par les experts comme un « nerf stratégique » qui estiment que les approches économiques en matière de gestion des infrastructures routières et de transport en général mettent en avant le système dit de « corridor de commerce et de transport ». D’un point de vue extérieur en fournissant des services de transport et de logistique plus efficaces, et de soutenir la connectivité et le développement tout au long des voies et permettant également aux régions et aux pays membres d’offrir des systèmes et des coûts commerciaux et des transports en créant des économies d’échelle. D’où cette importance accordée par les six pays membres et l’UA. Celle-ci considère que la transsaharienne est l’un des principaux corridors transafricains qui est défendu par la Commission de l’UA, comme épine dorsale du développement du continent.

Ammar Zitouni

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