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Tension sur le lait infantile : Des importateurs dans la ligne de mire

En Algérie, les histoires avec les importateurs n’en finissent pas, du moins en ce qui concerne certains d’entre eux. Dans une déclaration à la presse, le ministre du Commerce a affirmé que certains importateurs ne remplissent pas leur part du marché et ont failli à leur mission, qui consiste à approvisionner en produits essentiels dont la disponibilité n’est pas assurée pour des raisons objectives. Bien qu’ayant en possession toutes les autorisations requises, dont la domiciliation bancaire, pour le faire, les importateurs pointés par Tayeb Zitouni n’ont absolument rien fait pour absorber le manque de produits non fabriqués localement. Cette situation a irrité le ministre du Commerce, qui a avoué ignorer les raisons d’un tel manquement. « Nous avons octroyé des domiciliations bancaires à des importateurs devant alimenter le marché en produits non fabriqués localement, hélas, certains, pour des raisons que j’ignore, n’ont rien importé depuis des mois », a-t-il déploré. Prenant l’exemple du lait infantile, un produit qui connait actuellement des tensions répétitives au niveau national, il s’est longuement interrogé sur une pénurie, qui n’avait pas lieu d’être, puisque les services du ministère du Commerce avaient délivré des autorisations d’importation pour éviter ce genre de situation. « Pourquoi y a-t-il présentement une pénurie de lait infantile, alors que nos services ont délivré 9 autorisations à 9 importateurs ? C’est incompréhensible », a-t-il dénoncé haut et fort. Mais que se passe-t-il ? On sait que depuis quelques temps déjà certains barons de l’import-import essaient par tous les moyens de faire monter la pression sur le gouvernement, malgré la volonté manifeste exprimée par Tayeb Zitouni, qui, dès son installation au poste de ministre du Commerce, s’est tout de suite attelé à alléger les restrictions à l’importation décidées par son prédécesseur. Le ministre avait déjà évoqué auparavant, en marge d’une rencontre nationale regroupant les cadres de son secteur, le « chantage » exercé par certains barons de l’importation pour forcer le gouvernement à abandonner sa politique de veille et de contrôle afin d’annihiler le phénomène de surfacturation. D’autres responsables avant lui sont arrivés au même constat. Que faut-il donc faire dans ce cas ? Pour faire face, le ministre n’a pas tergiversé. Il a décidé de prendre les mesures qui s’imposent. « Le ministère a décidé de limiter la validité de la domiciliation bancaire à un mois renouvelable, si aucune activité de l’importateur n’est signalée, l’autorisation sera annulée systématiquement », a-t-il affirmé dans une réaction, qui va certainement remettre les choses dans l’ordre. Désormais, « les licences d’importation seront retirées aux importateurs qui refusent d’approvisionner le marché dans un délai maximum d’un mois », a-t-il révélé, soulignant que « cette décision a été prise parce que les licences d’importation accordées aux importateurs et aux opérateurs économiques n’ont pas été exploitées ». C’est donc pour éviter que ce genre de situation ne se renouvelle, il a été décidé de valider les autorisations pour une durée d’un mois à compter de la date de leur réception et règlement, après quoi elles sont considérées comme nulles pour être retirées et accordées à d’autres opérateurs.

Mohamed Mebarki

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