Le sujet anime les discussions de rue et de cafés, dans les quatre coins du pays. On se raconte à visage découvert ou presque, les « dernières astuces » sur comment l’obtenir mais surtout à quel prix ? On parle ici des visas Schengen qui sont « vendus » comme n’importe quelle marchandise au prix fort en Algérie. Un commerce qui prend des proportions insoupçonnables et qui rapporte des millions de dinars aux amateurs ou plutôt aux professionnels de ce business. Tout le monde sait que les visas se vendent. Mais pas comment et par qui ? C’est un commerce extrêmement délicat qui exige discrétion et sécurité tant il implique même des personnes et des entités étrangères. Et pour cause ! On ne peut raisonnablement pas imaginer qu’un consulat d’un pays européen puisse délivrer des visas sans prendre le soin de vérifier l’authenticité des dossiers présentés par les demandeurs. Et pourtant…Pour qu’il y ait fraude, il doit y avoir forcément un (ou des) corrompu(s) et un (ou des) corrupteur(s). La Délégation de l’Union européenne et les Etats membres de l’espace Schengen représentés en Algérie viennent enfin de réagir à ce « souk» des visas à travers un communiqué qui alerte sur les risques de la fraude documentaire dans les demandes de visas. La Délégation de l’Union Européenne en Algérie ainsi que les services consulaires des Etats Membres de l’espace Schengen appellent l’attention des demandeurs de visas sur l’importance de s’assurer de l’authenticité des documents présentés dans leurs dossiers. On y apprend ainsi que la «lutte contre la fraude documentaire» constitue une «priorité» et que, à ce titre, des contrôles d’authenticité des pièces justificatives produites à l’appui d’une demande de visa (relevé bancaire, attestation d’emploi, invitation…) sont systématiquement effectués par les services consulaires. Mais ces fameux « contrôles d’authenticité » des services consulaires des pays de l’UE ne semblent pas suffisamment minutieux et sérieux pour débusquer les fraudeurs. Et ce sont les États membres eux même qui «constatent une recrudescence alarmante des documents frauduleux ou falsifiés», selon le communiqué de la Délégation de l’Union Européenne en Algérie .Autrement dit, le dispositif antifraude des pays de l’espace Schengen n’est pas suffisamment étanche et présente plusieurs failles dont profitent les fraudeurs pour faire valider des demandes d’obtention de rendez-vous de dépôt ou encore fourguer des faux documents. A qui profite ce business ? A ces intermédiaires qui proposent leurs services fortement tarifés, c’est évident. A des agents indélicats travaillant dans les consulats des différents pays européens c’est aussi certain. C’est bien tout compte fait que les pays de l’UE via la DUE ont tiré la sonnette d’alarme. Mais ce sera encore mieux qu’ils facilitent un peu la délivrance des visas pour stopper la fraude.
Par Imane B.
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