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Une saison agricole compromise à Souk-Ahras : Les champs de céréales saccagés par la grêle 

Les pluies abondantes qui se sont abattues sur la région de Souk-Ahras ces dernières semaines, après une longue période de sècheresse, n’ont pas fait que des heureux. Les fellahs, ceux spécialisés dans la céréaliculture en particulier, se plaignent, en effet, de l’excès d’eau tombée du ciel qui a favorisé, selon leurs dires, l’expansion des maladies et fortement dégradé les conditions d’exploitation de leurs champs.

Reconnaissant que les précipitations tardives du mois de mai ont repoussé la problématique du stress hydrique et permis de reconstituer ne serait-ce que partiellement les réserves d’eau, certains d’entre les céréaliculteurs que nous avons pu contacter affirment qu’ils ont tout perdu, cette année. « Les orages persistants, caractérisés surtout par des chutes violentes de grêle, ont totalement endommagé nos cultures, entrainant des pertes s’élevant à plusieurs centaines de milliers de dinars pour la plupart d’entre nous », se plaint ce céréaliculteurde Tiffech, une commune de la daïra de M’daourouch, réputée pour ses grandes potentialités en matière de production de céréales.Un autre fellah de la région signale que la saison est également catastrophique pour les pâturages et qu’il faudra prendre son mal en patience en attendant des jours meilleurs. « Une fois la terre est dure comme de la roche, une autre c’est trop mouillé.Mais on n’y peut rien, c’est la volonté de Dieu », se lamente cet exploitant, en jurant que l’herbe des parcelles dédiées au pâturage est couchée et maculée de boue, ce qui l’obligera à acheter à l’extérieur pour alimenter son bétail, dira-t-il. Un constat désolant des inconvénients de l’abondance des eaux de pluie que fait, lui aussi, le secrétaire général de la chambre de l’agriculture de Souk-Ahras, Hamza Bechihi. Ce dernier confirme que les récentesintempéries, de par leur fréquence et leur intensité, ont eu raison de toutes les superficies consacrées cette année à travers toute la wilaya de Souk-Ahras à la céréaliculture, à la culture du vert et même à l’arboriculture, comme c’est le cas des fameux cerisiers d’Ouled Driss. « Nous vivons une campagne particulièrement difficile. La répartition de l’eau dans les superficies a été très médiocre en début de cycle, lorsque la plante en avait vraiment besoin, durant les mois de février, mars et avril, une période qui a été, au contraire, caractérisée par un stress hydrique. Ainsi, 88% des 110.000 hectares dédiés à la céréaliculture ont été, malheureusement, compromis par la sécheresse », regrette notre interlocuteur. M. Bechihi fait noter, à son tour, que ce sont les chutes de grêle qui ont le plus affecté les champs de blé, d’orge et autres des communes de Tiffech, M’daourouch et Ragouba, desquels on escomptait une bonne récolte, cette année. Positivant tout de même, ce responsable se satisfait des pluies providentielles du mois de mai, qui pourront éventuellement favoriser le développement des plantes dont les racines n’ont pas été asphyxiées du fait que les terres de la région n’ont pas été touchées par les stagnations d’eau et, partant, par les saturations préjudiciables telles que subies dans les wilayas voisines d’Annaba et d’El Tarf. Et de se féliciter des appoints considérables d’eau qui ont été enregistrés dans les barrages d’Oued Mellegue et de l’Oued Charef, dont les réserves pourront être utilisées l’an prochain pour l’irrigation des champs de culture planifiés dans les zones limitrophes et qui n’attendent que les autorisations du ministère de tutelle. Ajoutant à cette note d’optimisme, le secrétairegénéral de la chambre d’agriculture de la wilaya de Souk-Ahras assurera qu’il est quasiment certain que les plants qui ont malgré tout « survécu » à ces intempéries donneront de belles prairies qui serviront de pâturages aux éleveurs de la région.Nous nous devons de rappeler, en la circonstance, que la météo est un aléa de la vie des agriculteurs, qui doit être impérativement couvert par les assurances multirisques spécifiques,  afin de limiter ses effets dans les comptes de résultats de ceux-ci.

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