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Les associations de consommateurs en conclave à Biskra : Focus sur la promotion du produit local

La maison de l’artisanat et des métiers de Biskra a abrité, jeudi 8 juin, un séminaire national des associations de consommateurs de 17 wilayas du pays, portant l’ambition de mettre en avant le « rôle du consommateur dans l’appui et la promotion de la production nationale », a-t-on relevé. En sus des associations ayant en charge la protection des consommateurs, des cadres de la direction du Commerce de Biskra, des responsables de laboratoires de contrôle de la qualité des produits comestibles mis sur le marché, des agents de la Gendarmerie nationale et des gérants d’unités de production de multiples denrées alimentaires, sponsors de cette rencontre, ont pris part à ce séminaire. Il s’agit d’ouvrir « de nouvelles perspectives de développement, salutaires pour tout le pays », a-t-il été souligné. L’autre objectif de cette rencontre était de sensibiliser les consommateurs à opter pour un produit national en lieu et place d’un autre importé. Cette manifestation a été l’occasion pour les industriels nationaux de montrer, à travers des exposés et des affiches, la qualité de leurs produits agroalimentaires et industriels tels que les eaux minérales et de sources, les dattes et les dérivés de celles-ci, les médicaments, les agrumes et les légumes ainsi que les semoules, les farines et les pâtes. Ceci en plus des équipements de minoterie et outils, machines et matières usités dans la transformation, le conditionnement et l’emballage de chaque produit et denrée destinés à la consommation humaine. « Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement de la réunion de travail tenue le 6 mai 2023 et chapeautée par le ministre du Commerce, au cours de laquelle celui-ci a présenté sa feuille de route et ses prescriptions pour dynamiser l’économie nationale par le biais de la consommation. Pour soutenir la consommation des ménages et permettre à tout un chacun d’accéder à des produits sains à des prix convenables, nous avons proposé une série de mesures, lesquelles seront enregistrées dans les recommandations à la fin de cette journée d’étude. Nos avons des lacunes dans la traçabilité et l’étiquetage de ces produits dont les producteurs ont besoin d’accompagnement et d’investissement pour en faire des produits manufacturés aux normes édictées par la réglementation. Le citoyen algérien consomme peu et mange mal. Notre souhait est de changer ses habitudes et de lui proposer des denrées convenant à sa santé. Les pénuries constatées sur certains produits alimentaires, la cherté caractérisant certains d’entre eux fabriqués ou produits en Algérie et les marchés parallèles de la viande, des dattes et des fruits et légumes peuvent être éradiqués pour le bien de la santé publique », a déclaré Khoudir Kribaa, représentant de l’association Vigilance pour la protection des consommateurs et porte-parole du bureau national de l’Union Nationale de Protection des Consommateurs (UNPC), dont le président est Mahfoudh Harzelli.  

Quatre recommandations pour protéger le citoyen

« Dans notre intervention, nous avons montré notre fonction de laboratoire de contrôle et d’expertise, qui est de fournir aux producteurs et aux propriétaires d’unités manufacturières de produits agroalimentaires des certificats de qualité et de conformité, nécessaires à la commercialisation et à l’exportation de leurs produits. Nous émettons des avis de destruction et d’incinération des produits pouvant porter atteinte à la santé des consommateurs et grever leurs finances », a précisé Riadh Moussaoui, chef du laboratoire agréé éponyme. Sakina Kellil, présidente de l’association de défense des consommateurs de la wilaya de Constantine, est, quant à elle, préoccupée par l’inflation « monstrueuse et inquiétante », soutient-elle, touchant les produits de la maroquinerie et des chaussures, du miel dont la qualité serait douteuse, des pommes de Khenchela et des vêtements pour enfants dont les prix ont été multipliés par dix en quelques mois. « Les consommateurs et les parents et chefs de famille ne savent plus où donner de la tête pour satisfaire aux besoins de leurs enfants et familles. En limitant, voire interdisant, l’importation de certains produits de large consommation, les pouvoirs publics s’attendaient à une baisse des prix de ceux qui sont fabriqués en Algérie mais nous constatons l’effet inverse. Profitant du monopole qui leur est offert, des producteurs ont augmenté de manière excessive le prix de leurs produits. Le ministère du Commerce doit établir des mécanismes afin de plafonner ces prix à des hauteurs supportables par les ménages. Notre association agit depuis 1996 pour défendre et protéger les consommateurs mais aussi pour encourager et soutenir les producteurs nationaux de denrées alimentaires et autres », a-t-elle lancé. Au chapitre des recommandations entérinées par les participants à cette rencontre, il faut en noter au moins quatre. La première stipule de porter aide financière et secours technique aux producteurs de denrées et de matières alimentaires afin que leurs produits soient aux normes internationales en termes de qualité, d’emballage et de prix. La deuxième est de mener des campagnes d’information et de sensibilisation pour inciter les consommateurs à choisir les produits nationaux. La troisième est de renforcer le pouvoir d’achat des consommateurs par des augmentations des salaires «  car une famille algérienne ne peut pas vivre décemment avec un revenu inferieur à 60.000 dinars », a-t-il été souligné. La quatrième est de revoir de fond en comble le système des subventions étatiques des aliments de base, lequel profiterait à tous sans discernement et encouragerait la contrebande transfrontalière, la spéculation et la contrefaçon. A ce propos, il faut savoir que l’État dépense 17 milliards de dollars par an pour soutenir les prix du lait, de la semoule, de la farine et des huiles de tables. Cette somme pourrait être versée directement aux consommateurs concernés après une enquête administrative et sociale, tandis que ces denrées non-subventionnées seraient cédées à leurs prix internationaux et subiraient les fluctuations des bourses mondiales, a-t-on suggéré.

H. Moussaoui  

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