« Réaliser des parkings à étages, c’est une bonne chose, mais réfléchir à l’agrandissement ou à l’extension du parking Stambouli, situé dans le quartier de la Colonne, est inapproprié », s’est désolé un ancien député qui a préféré garder l’anonymat. Cette suggestion, proposée par un directeur exécutif puis relayée par l’Assemblée Populaire Communale (APC), a surpris plus d’un. « Si la mairie veut renflouer ses caisses, ce n’est pas en comptant sur l’extension du parking Stambouli, car celui-ci constitue déjà une gêne tant pour le voisinage immédiat que pour la circulation automobile et piétonne », a souligné un riverain. À l’origine, ce parking, dénommé place « Marchis », était dans les années 70 une place publique dotée de kiosques à glaces et de bancs publics. Les riverains et les habitants des autres quartiers venaient y passer du temps et se détendre, par exemple en dégustant une glace ou en regardant des matchs de football à la télévision, opposant des équipes telles que le Bayern de Munich de Franz Beckenbauer à l’Ajax Amsterdam de Johan Cruyff, ou encore des galas de boxe entre Mohammed Ali et George Foreman. Puis vint la démolition de cette célèbre place, suivie de la construction du Palais de la culture et des arts, accompagné d’un supermarché, d’un parking et d’un théâtre en plein air. L’architecture de cette grande infrastructure a suscité la réaction de l’ancien président de la République, Chadli Bendjedid, lors de la rencontre entre le gouvernement et les walis, qui a réprimandé le chef de l’exécutif de la quatrième ville du pays. « Qu’avez-vous fait à Annaba ? », s’est-il exclamé. Et de poursuivre : « C’est un véritable bunker que vous avez construit là. Ce n’est pas un palais de la culture. Il mérite d’être démoli ! ». Selon les habitants de cette ville, la démolition de l’ancienne place Marchis et la construction d’un ensemble d’infrastructures à sa place ont été un fiasco, car cet endroit était bien aéré et la circulation automobile y était fluide. « Pourquoi donc envisager l’extension de ce parking ? Il serait préférable de revenir au plan initial en supprimant le rez-de-chaussée de ce parking, tout en conservant son sous-sol, afin de permettre la réalisation d’une place publique comme auparavant. Croyez-moi, tout rentrera dans l’ordre », a poursuivi cet élu du peuple. « Mais si l’extension de ce parking est approuvée par les élus locaux, une catastrophe écologique et environnementale se profilera à l’horizon. Il existe plusieurs terrains à proximité qui pourraient être utilisés pour la construction de parkings à étages, tels que les deux terrains de réplique du stade Randon et celui des espaces verts, fermé et annexé au jardin public Boukhtouta Hocine », a-t-il ajouté.
Nejmedine Zéroug
Partager :