Les tragiques inondations qui ont frappé, dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin, la ville de Tadjenanet, ont été causées, en grande partie, par le développement anarchique de l’urbanisation. Le constat des autorités est sans appel : les torrents d’eau pluviale ont été détournés vers des cités habitées par des bâtiments érigés dans le lit de l’oued qui traverse la ville. Deux villas sont officiellement identifiées comme étant l’obstacle qui a renvoyé les flots vers les habitations de la cité des 412 logements, où l’on a enregistré la mort des deux petits frères, Baha Djaoued et Abdennour. Là-dessus, le wali Mustapha Koreich est catégorique. En s’exprimant sur le sujet, au lendemain de la catastrophe, soit le jeudi 15 juin, il dira : « Si la réglementation et les outils d’urbanisme ont été respectés, cette tragédie ne se serait pas produite. Il y deux villas implantées sur le passage naturel des eaux de crue. Elles ont dévié ces eaux vers les maisons et c’est comme cela que des familles se sont retrouvées subitement submergées par les torrents », a-t-il déclaré. Et de décider : « Ces bâtisses seront démolies ». En outre, une enquête a été ouverte pour identifier le ou les responsables qui sont impliqués dans l’affaire des deux villas construites dans le lit de l’oued. « On a ouvert une enquête pour déterminer les personnes qui ont autorisé l’implantation des deux villas là où elles sont », dira-t-il lors de la rencontre qu’il a eue avant-hier, dimanche 18 juin, avec les habitants des cités éprouvées. Ces citoyens ont notamment demandé la démolition des constructions qui obstruent le passage des eaux. L’un d’eux dira : « Qu’il (le propriétaire des deux bâtisses, ndlr) enlève ses bâtisses de là et qu’on n’encombre plus le lit de l’oued de quelque objet que ce soit ». Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, présent sur les lieux, a plaidé dans le même sens. Dans son intervention devant la presse, il a appelé « au respect des outils urbanistiques et de la réglementation en vigueur ». Rappelons que ces inondations ont causé la mort à deux enfants âgés de dix mois et deux ans et fait des dizaines de sinistrés parmi la population locale.
Kamel B
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