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Espionnage en Espagne : Le Makhzen poursuit ses turpitudes

Noyé dans ses contradictions et poursuivant son jusqu’au boutisme aventurier, le Makhzen ne recule décidemment devant aucun stratagème pour maintenir sa politique expansionniste à n’importe quel prix. Désormais, tous les moyens sont bons aux yeux des dirigeants marocains pour harceler les militants sahraouis et les responsables du Polisario établis en Europe, notamment en Espagne. En effet, des médias espagnols viennent de démontrer l’implication directe de Rabat dans un nouveau scandale d’espionnage en Espagne. L’affaire a éclaté après le refus de la justice d’octroyer la nationalité espagnole à un Marocain. Le refus prononcé par les autorités espagnoles est loin d’être anodin. Il n’est pas lié à une affaire de droit commun, mais à un gravissime acte d’Etat consistant à recruter des immigrés marocains en situation régulière en tant qu’agents secrets pour surveiller des responsables du Front Polisario, ont rapporté des médias espagnols. Le ressortissant marocain concerné a été accusé par le Centre espagnol d’intelligence « de collaborer avec les services secrets de Rabat dans la surveillance des Sahraouis », précise El Pais dans son édition de lundi. Le Centre espagnol d’intelligence, service de renseignement et de contre-espionnage espagnol, qui avait mi à nu dès 2010, l’existence d’un vaste réseau d’espionnage marocain qui recueillait des informations sur « le Front Polisario et la communauté marocaine résidant en Espagne », a toujours maintenu son attention sur les agissements de certains ressortissants marocains susceptibles d’être approchés par les services de sa majesté. Le journal espagnol souligne que le ressortissant marocain aurait eu des contacts avec un responsable des services de renseignement marocains. Ensuite, il a été prouvé qu’il avait entamé une collaboration avec les services secrets du Makhzen, avant d’engager la procédure légale pour l’obtention de la nationalité espagnole en mai 2010 « en faisant valoir qu’il vivait légalement en Espagne depuis 22 ans et qu’il n’avait pas d’antécédents judiciaires ». Après 9 ans, la justice espagnole a fini par rejeter sa demande en s’appuyant sur un rapport du Centre espagnol d’intelligence. Ce service a vivement déconseillé à la justice d’accorder la nationalité espagnole à un agent marocain « pour des raisons d’ordre public ou d’intérêt national » ; cela va de soi. Le ressortissant marocain a été confondu avec des preuves irréfutables. En juillet 2019, le citoyen marocain a introduit un recours contentieux-administratif qui vient d’être rejeté par la justice avec le soutien du bureau du procureur, représentant le ministère de la Justice. Ce n’est pas la première fois que de tels agissements sont débusqués et révélés à l’intention de l’opinion publique. La dernière affaire date de septembre 2022 lorsqu’un tribunal avait rejeté la demande d’un employé du consulat marocain à Madrid sur lequel les services secrets espagnols enquêtaient depuis 2011 en tant qu’  « agent local » présumé de l’espionnage du Makhzen, indique El Pais. Le journal espagnol souligne qu’au cours des 11 dernières années, la justice ibérique a refusé à au moins cinq autres reprises d’accorder la nationalité à des citoyens marocains en raison de l’existence de rapports du CNI avertissant que les demandeurs avaient espionné pour le compte de Rabat. En Espagne, les services de renseignements marocains se sont toujours comportés en terrain conquis. Pour arriver à leurs buts, ils n’ont reculé devant aucun moyen : pressions, chantage et manipulation. Tout cet arsenal de faits de « guerre » démontre si besoin est la mystification de la position marocaine à l’égard de la question du Sahara occidental.

Mohamed M

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