Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a répondu, à son tour, aux critiques émanant des politiques français concernant l’hymne national, Kassaman. Dans un discours prononcé, jeudi dernier à l’ouverture des travaux d’une séance plénière de la chambre haute du Parlement, le deuxième homme de l’État a choisi des mots forts pour répondre à ceux qui entretiennent cette polémique du côté français depuis une semaine, en profitant du contenu du décret signé, le 24 mai dernier, par le Président Tebboune. « Les résidus du colonialisme français existent toujours et ils sont arrivés à commenter notre hymne national », lance-t-il. Salah Goudjil qui a vécu, en tant que Moudjahid, le déroulement de la guerre de libération nationale (1954-1962) rappelle, par la même occasion, la nature du colonialisme français en Algérie. « La colonisation de l’Algérie par la France était un colonialisme d’extermination, marqué par la violence et l’oppression. Nous ne pouvons pas ignorer ces atrocités, et c’est pourquoi nous continuerons à défendre notre patrimoine et notre histoire », a- t-il insisté. Dans la foulée, le président du Sénat souligne que « l’Algérie maintient la tête haute » et que « le mot Algérie continue de résonner avec fierté dans le cœur de son peuple ». Il appelle également à faire « la distinction entre le peuple français et les résidus du colonialisme français », précisant que « ces derniers nourrissent une haine envers l’Algérie ». Poursuivant son propos, l’orateur dénonce également les réactions du colonialisme français, ancien, nouveau ou renouvelé, face à l’hymne national algérien. « La colonisation française avait eu un impact même sur le peuple français. Elle était aussi une expérience d’oppression et de souffrance pour l’Algérie », martèle-t-il. Salah Goudjil, n’a pas oublié, dans ce sens, d’exprimer sa reconnaissance envers « le peuple français qui s’est élevé contre le colonialisme et a œuvré pour la justice et l’égalité ». « L’Algérie entretient des relations amicales avec la France en tant que Nation, mais il est crucial de reconnaître les conséquences néfastes du colonialisme. Nous ne généralisons pas nos critiques à l’ensemble du peuple français, mais nous condamnons fermement les vestiges du colonialisme qui persistent et continuent de ternir nos relations », précise-t-il. L’intervention du président du sénat est la deuxième réaction officielle de l’Algérie aux propos tenus, samedi dernier, par la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur le contenu du décret, portant sur « l’interprétation de l’hymne national algérien, dans sa version complète y compris le couplet citant la France coloniale, lors des cérémonies officielles en présence du président de la République ». La première réaction officielle était celle du ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf. Interrogé par l’agence italienne Nova, le chef de la diplomatie algérienne s’est dit « surpris » par les commentaires de son homologue française . Ahmed Attaf a adopté un ton ironique en affirmant que Catherine Colonna « pouvait aussi critiquer la musique de l’hymne national, qui, peut-être, ne lui plait pas non plus ».
Samir Rabah
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