Trois mois, jour pour jour, après le record des 120.000 comprimés de Prégabaline, surdosée à 300 mg, saisis à Annaba, par des inspecteurs spécialisés du Service Central de Lutte contre le Trafic Illicite des Stupéfiants (SCLTIS), relevant de la direction de la Police Judiciaire, d’Oued Smar à Alger, c’est autour des limiers de Centre Régional des Recherches et Investigations (CTRI), de rééditer l’exploit, cette fois-ci, en kif traité, en provenance du Maroc.En effet, lors d’une perquisition, ayant ciblé dans la matinée d’avant-hier jeudi 22 juin, la maison d’un couple, sise à la cité Auzas, les agents du CTRI, assistés par des éléments de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), ont saisi 187 kilos de kif traité.Une quantité jamais saisie dans la perle de l’est, selon des sources sécuritaires. Le couple de trafiquants n’a pas tardé à dénoncer ses complices.C’est ainsi qu’après des perquisitions de plusieurs appartements, principalement à la nouvelle ville Benmostefa Benaouda, un coup de filet apermis aux enquêteurs du CTRI de mettre hors d’état de nuire près d’une dizaine de personnes, qui formaient l’un des réseaux les plus aguerris de la Coquette. Selon certaines sources, l’acheminement de la drogue, en provenance du Maroc, en direction du nord-est du pays, sembleavoir changé d’itinéraire, compte tenu de la vigilance des différents services de lutte contre ce phénomène. L’utilisation de la voie maritime pour faire passer les drogues au nord-est du pays seconfirme au fil des jours. Aux yeux des enquêteurs avertis, « Les filières versées dans le trafic des stupéfiants ont bel été bien changé de stratégie, en abandonnant les anciens couloirs d’acheminement de la drogue, par voie terrestre et en provenance principalement du Maroc, un des plus grands pourvoyeurs à l’échelle mondiale, en optant pour les voies maritimes ». Même avis et constat des services concernés, notamment lesDouanes algériennes et les Groupements de Gardes-Frontières (GGF). Ces derniers révèlent que les réseaux de trafiquants privilégiaient plutôt la voie maritime pour l’acheminement de la drogue en direction des grandes villes (Annaba, Skikda, Constantine, Guelma, Souk-Ahras et El-Tarf). La raisons, avance-t-on, étant la façade maritime d’Annaba, qui recèle îlots, criques et plages d’échouage, permettant aux trafiquants de drogue d’évoluer sans contraintes en dépit de la couverture sécuritaire du littoral. D’ailleurs, La découverte des stupéfiants, sur le littoral allant de Skikda à El-Kala (El-Tarf), est devenue monnaie courante durant ces dernières années. Mais, c’est surtout la région située entre les villes de Berrahal, Chétaibi et Benazzouz formant, estime-t-on, le « triangle d’or » du Nord-Algérien. Enfin, un cadre de la police a indiqué que le trafic de drogue constitue, aujourd’hui, une menace pour toute la nation algérienne : « Il induit des dysfonctionnements au niveau des institutions étatiques et les enquêteurs essayent de s’adapter à cette évolution de la criminalité, en coordination avec les autres services de sécurité et avec les forces de l’Armée Nationale Populaire. »
B. Salah-Eddine
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