Le royaume de l’intrigue de Mohamed VI vient de se déshabiller par lui-même en se donnant en spectacle devant les sympathisants de la cause palestinienne qu’il a vendue toute honte bue à l’entité sioniste. En décidant de reporter la réunion au sommet des pays signataires des «Accords d’Abraham», consacrant la soumission des pays arabes à Israël via la normalisation de leurs relations, à la fin de l’été, le makhzen reconnaît implicitement que le contexte ne s’y prête pas, loin s’en faut. En effet depuis quelques jours, l’armée d’occupation sioniste lance des assauts incessants en Cisjordanie contre les Palestiniens notamment à Jénine en proie à des violences inédites. Au moins cinq Palestiniens ont péri sous les raids assassins de l’armée israélienne dans le sillage des manifestations contre la décision de l’Etat hébreu d’implanter 1.000 nouveaux logements dans une colonie juive. Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, grand défenseur des accords d’Abraham a dû reconnaître bien malgré lui, que ce report était lié aux «actions provocatrices et unilatérales d’Israël qui sapent selon lui les efforts de paix dans la région». Le chef de la diplomatie marocaine ne croyait pas si bien dire. Mais alors, pourquoi s’accrocher à ces accords bidon sachant que l’entité sioniste ne leur voue aucun respect encore moins au royaume qui en est le parrain et le dernier signataire ?Comble de la mauvaise foi, Bourita est allé jusqu’à condamner l’opération à Jénine ainsi que le feu vert donné à l’expansion de la colonie d’Eli, en Cisjordanie occupée ! A vrai dire ce discours faussement inquiet de Nacer Bourita est juste destiné à la consommation interne. Preuve en est qu’un responsable des exportations au ministère israélien de la Défense, Yair Kulas, a déclaré jeudi à la radio israélienne Kan que ces accords sur la défense n’avaient pas été affectés par les tensions relatives à la politique du gouvernement de Benjamin Netanyahu. Autrement dit, les voix du makhzen continue «d’aboyer» contre la violence sioniste, sans pour autant affecter les relations et les accords bilatéraux. C’est une autre trahison du royaume après avoir troqué la cause palestinienne contre une reconnaissance américaine (sans incidence concrètement) de la prétendue marocanité du Sahara occidental. Israël a accueilli en mars 2022 les ministres des Affaires étrangères des Emirats, de Bahrain, du Maroc et de l’Egypte, en paix avec Israël depuis 1979, ainsi que le secrétaire d’État américain Antony Blinken, pour un premier «sommet du Néguev». Rabat devait justement accueillir la deuxième réunion de ce format. Mais les violences dans les territoires occupés ont gâché la fête du makhzen qui, ironie du sort, se voit désavoué par le partenaire auquel il a fait la courte échelle pour saper la solution à deux Etats. C’est la folie du roi à l’État cru !
Par Imane B
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