Une fois de plus, l’incivisme fait parler de lui à Annaba. Des « hooligans » ont vandalisé le stade 19 mai 1956, pratiquement en direct, après le match amical entre l’Algérie et la Tunisie. Pour illustrer ces actes de pillage qui sont, le moins que l’on puisse dire, dignes de pirates, la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJS) de la wilaya a publié des photos révoltantes sur sa page Facebook officielle. Malgré l’ambiance bon enfant qui a caractérisé la foule durant toute la rencontre, et contre toute attente, des supporters ont commis des actes lâches et sordides. Ils ont saccagé le temple mythique de la balle ronde de l’est algérien, qui a été rénové et réhabilité, il y a quelques mois seulement, pour une enveloppe financière avoisinant les mille milliards. C’est un véritable gâchis : des robinets volés, des sanitaires et des sièges saccagés, ainsi que des appareils électroniques arrachés de leur emplacement. Dans la matinée d’hier, samedi 24 juin, c’est le maire d’Annaba, Youcef Chouchane, qui a personnellement supervisé, sur instruction du chef de l’exécutif de la wilaya, une nouvelle opération de restauration et de rénovation des équipements saccagés par des personnes qui méritent des sanctions sévères. La question qui se pose et qui préoccupe de nombreux sportifs et observateurs est de savoir pourquoi les images des caméras de surveillance ne sont-elles pas visionnées dans ce cas de figure pour identifier les auteurs de ces « trouble-fêtes » et les traduire en justice ? Il est vrai que pour lutter efficacement contre la violence dans ces infrastructures sportives, les responsables chargés de la sécurité doivent s’appuyer sur le réseau de caméras de surveillance, et le stade du 19 mai 1956 en dispose. Cependant, les lacunes ne s’arrêtent pas là. En ce qui concerne l’organisation des événements sportifs, de nombreuses choses commencent ou se terminent trop tôt à Annaba. Le décalage par rapport à l’heure annoncée est si prononcé qu’il serait préférable de remettre les pendules à l’heure. Comment peut-on tolérer de telles lacunes et défaillances en cascade lors d’un simple match international amical ? A noter que cet incident intervient seulement quelques mois après d’autres manquements qui ont caractérisé l’aspect organisationnel du Championnat d’Afrique des Nationale (CHAN) 2023. Sans parler de présumées magouilles et contrebande de billets d’entrée, c’est surtout le traitement réservé par le comité d’organisation à certaines journalistes, notamment locaux et tunisiens chargés de la couverture du match qui a fait scandale. Parler de « l’humiliation » infligée à la corporation journalistique à Annaba, tant par les services de sécurité que par certaines autorités, alors même que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne cesse de rassurer la profession sur le droit d’accès à l’information, est somme toute un fait anodin. Mais abandonner les journalistes tunisiens à leur sort aux abords du stade Abdelakader Chabou relève d’un manquement sans précédent aux règlements. Plus grave encore, une fois que les journalistes locaux et étrangers sont arrivés au stade par leurs propres moyens et bien qu’ils étaient en possession de cartes d’accréditation, ils se sont vu purement et simplement refuser l’accès par des policiers zélés et grossiers à bien des égards. La sonnette d’alarme est dont tirée à Annaba.
B. Salah-Eddine
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