Le phénomène de l’exploitation illégale du liège prend de l’ampleur dans la commune forestière d’El Ancer, située à 55 kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Jijel.Des particuliers, appâtés par le gain, récoltent le liège frauduleusement sans se préoccuper des préjudices portés à la nature et au trésor public. Ils ramassent ce matériau pour le vendre à des entreprises de transformation à des prix insignifiants. La situation est alarmante, dénoncent certains riverains de la région, inquiets pour l’avenir de leur environnement. En effet, il a été constaté que les quantités de liège ont diminué ces derniers mois, à cause de son extraction illicite. À cet égard, les services forestiers de la wilaya rappellent aux citoyens que la forêt est le bien de tous et que sa protection relève de la responsabilité de chacun. Il y a lieu de signaler que la forêt, dont une grande partie est constituée de chêne-liège d’une qualité exceptionnelle, couvre plus de 70 % de la superficie de la commune d’El Ancer. Le pillage du liège est devenu une pratique destructrice à ne pas ignorer, compte tenu des ravages que subit la subéraie de la région. Il est indéniable que, compte tenu de la forte demande d’écorce de chêne-liège, les malfrats ne rencontrent aucune difficulté à écouler leur butin et à en tirer profit. Il faut savoir que lors du démasclage (opération qui consiste à retirer la première écorce, ndlr), si la couche mère, productrice de liège, est atteinte, le chêne subit l’assaut d’innombrables parasites, ce qui entraîne une diminution de la qualité du produit. À long terme, ce sont les espèces animales qui paieront le prix de la stupidité humaine. Il est donc indispensable de tirer la sonnette d’’alarme afin que des mesures soient prises, en commençant par la sensibilisation des riverains à la politique sylvicole. Davantage d’efforts devront également être fournis pour assurer une meilleure gestion du patrimoine forestier. A noter que la déforestation, phénomène qui est inquiétant à plus d’un titre, n’est pas propre à cette région. D’autres localités en souffrent également, à l’instar de la forêt de Méchat, située sur le territoire de la municipalité d’El Milia.
M. B.
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