Dimanche 25 juin, le président Abdelmadjid Tebboune a supervisé à partir de Djelfa à des manœuvres militaires effectuées avec des munitions réelles. Ce qui ne signifie pas que l’Algérie a des visées belliqueuses. Bien au contraire. Dans une allocution prononcée à l’issue de ces manœuvres, le président de la République a tenu à rassurer que l’Algérie n’est pas un va-en-guerre. Devant des dizaines de militaires qu’il a félicité pour leur collaboration à « la réussite des manœuvres », il a rappelé que « L’Algérie était et restera un bastion de la paix et de la sécurité et, jamais dans son histoire, elle n’a constitué une source de menace ou a été à l’origine d’agression contre quiconque. Cela s’explique, selon lui, par « les principes de bon voisinage et de consolidation de la paix, ainsi que l’engagement en faveur de la sécurité commune font partie intégrante de notre histoire politique et militaire. » Dans un message à peine codé envoyé aux partenaires de l’Algérie, le chef de l’Etat a justifié l’acquisition de nouvelles armes au profit de l’ANP par la nécessité de faire face à de nouvelles menaces. Parmi ces défis figure la « sauvegarde » de « notre souveraineté nationale, notamment face aux tentatives de déstabilisation sécuritaire menées dans notre voisinage, attisées par des agendas étrangers conflictuels qui œuvrent à s’approprier les ressources, particulièrement les ressources énergétiques, et ce, au détriment de la sécurité des peuples de notre région ». Cela ambitionne également de donner à l‘Armée Nationale Populaire les moyens de se mettre « au diapason des évolutions sécuritaires et militaires et à veiller à une exploitation optimale des moyens humains et matériels déployés exclusivement dans le cadre d’une sécurisation globale de nos frontières nationales, la protection des sites stratégiques, et pour lutter contre l’immigration clandestine, le trafic d’armes et le narcotrafic et plus récemment de la fausse monnaie», a énuméré le chef de l’Etat qui a tenu à préciser que ces trafics viennent « tous d’un seul et même pays ». Pour atteindre ces objectifs, l’Armée algérienne doit trouver « une synergie et une parfaite coordination opérationnelle » entre ses « diverses composantes » », lui permettant une adaptation rapide avec la situation actuelle, en s’appuyant sur une composante humaine scientifiquement et techniquement qualifiée, maitrisant les équipements modernes, et résolue à remporter l’enjeu de la disposition opérationnelle permanente et de la haute aptitude au combat ». Ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat lance ce message de paix au voisinage. Lors d’une interview accordée à des journalistes algériens, le président Abdelmadjid Tebboune avait indiqué que l’Algérie ne serait « pas la première » à attaquer un autre pays. Mais que celui qui oserait « nous attaquer regrettera le jour où il est né ». Une réponse à des critiques venant de l’étranger accusant l’Algérie de vouloir attaquer ses voisins. Or, cela ne s’est jamais produit depuis son indépendance en 1962. « Nous avons rompu les relations diplomatiques » avec le Maroc « justement pour éviter la guerre », a également expliqué Abdelmadjid Tebboune au journal français le Figaro en décembre dernier.
Akli Ouali
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