De nombreux quartiers et cités populaires de la ville de Biskra ont été privés d’eau le premier jour de l’Aïd al-Adha, soit le mercredi 28 juin, à la grande déconvenue de leurs habitants, ont signalé ceux-ci. Ainsi, des milliers de résidents de Hai El Moudjahidine, de la cité El Amel (1.000 logements) et de celles d’El Boukhari, d’El Course et d’El Alia, ainsi que d’autres ilots urbains comptant des milliers de riverains, ont enduré, la rage au cœur, les affres de cette crise hydrique intempestive, a-t-on appris. « Bien que l’eau soit une matière indispensable pour procéder au sacrifice rituel, nettoyer la carcasse et les abats et évacuer les restes dans de bonnes conditions sanitaires, nos robinets sont restés à sec. Heureusement, les colporteurs d’eau, eux, n’ont pas chômé. Ils ont sillonné les rues pour alimenter en eau les foyers », a maugréé un père de famille. Pour pallier ce manque d’eau, beaucoup d’entre eux ont choisi de se diriger vers l’abattoir industriel où l’on a constaté une interminable file d’attente. D’autres ont égorgé leur mouton chez un parent ou un ami dont l’habitation est équipée d’une bâche à eau, a-t-on relevé. Par ailleurs, pour les travailleurs de l’incubateur des entreprises et du centre de facilitation, cet Aïd a pris des tournures dramatiques du fait qu’ils n’ont pas été rémunérés depuis des mois. « Suite à des courriers envoyés aux autorités compétentes et à notre tutelle, assortis d’arrêts de travail organisés sous l’égide de notre bureau syndical pour revendiquer nos droits, nous avions reçu l’assurance et la promesse que nos salaires seraient versés avant le jour de cette fête. Mais il n’en était rien. Ceux qui se plaignent du manque d’eau et de la cherté des ovins sont mieux lotis que nous qui n’avons même pas eu de quoi acheter un peu de viande pour réjouir nos enfants. Chez nous, un malheur fait oublier un autre plus pressant », a déploré l’un des employés de ces deux établissements publics dépendant de l’agence nationale de développement des Petites et Moyennes Entreprises (PME). L’autre anicroche relevée par des citoyens à l’occasion de la célébration de cette fête est relative à l’opération de collecte des peaux et des toisons des bêtes sacrifiées qui a été lancée en grandes pompes par l’Assemblée Populaire Communale (APC). Celle-ci n’aurait pas atteint les objectifs fixés de ramasser toutes les peaux. Un grand nombre de ces dernières s’est retrouvé en état de putréfaction dans les poubelles que les éboueurs ont évacuées pour en prévenir les émanations pestilentielles. « Nous avons salué cette initiative revêtant des caractères tout autant hygiénique qu’économique. En application des recommandations, nous avons évité de percer les peaux lors du dépeçage et les avons salées. Fâcheusement, nous avons attendu en vain le passage des camions de ramassage de cette précieuse matière première pour les tanneurs, les maroquiniers et les tisserands », s’est plaint un interlocuteur, soulignant la dichotomie entre les décisions judicieuses et leurs applications effectives sur le terrain.
Hafedh Moussaoui
Partager :