De retour dans sa ville natale pour quelques jours de repos, le professeur en informatique spécialisé en Intelligence Artificielle (IA), actuellement enseignant-chercheur au « Collège of information and technology » de l’université d’El Ain des Émirats arabes unis, Okba Kazar a été inondé de sollicitations et d’hommages pour la qualité de ses travaux et son parcours d’universitaire, a-t-on constaté. Okba Kazar compte quelque 400 articles de recherches en IA, publiés sur les plateformes mondiales dédiées, et des livres et manuels pédagogiques s’avérant de véritables sources de connaissances et de progrès non seulement pour les initiés et les étudiants mais aussi pour les profanes (voir notre édition du 7 juin 2023). Passionné d’IA et de robotique, il a animé un café littéraire organisé samedi 24 juin à la bibliothèque principale Mohamed Assami de Biskra. Il a présenté son dernier livre « L’Intelligence Artificielle par la pratique » devant un public intéressé, qui n’a pas lésiné sur les questions entourant cette nouvelle science qui modifie l’ensemble de nos comportements et modes de pensées et « dont les potentialités sont énormes », a-t-il expliqué. Interrogé sur son parcours d’enfant de la reine des Ziban ayant atteint le statut de savant, sur les possibilités offertes par l’IA pour le développement des services, sur le pourquoi de la dichotomie relevée entre le monde universitaire et le secteur industriel algérien, sur les questions d’éthique et d’authenticité posées par ChatGPT et sur le devenir de l’humanité face à la surabondance des nouvelles technologies numériques et communicationnelles, Okba Kazar est catégorique. « Je suis le fils d’un horloger et réparateur de montres que tous les gens de Biskra connaissaient. J’ai grandi dans un quartier populaire avec les espoirs et les motivations d’apprendre et de réussir comme tous les enfants de ma génération. N’est-ce pas merveilleux que dans le prolongement du métier de mon père, auquel je rends grâce chaque jour, je m’occupe de Smartwatch (montre intelligente) basée sur l’IA ? Celle-ci est présente dans nos vies sans même que nous nous en rendions compte. Il est inéluctable qu’elle sera un compagnon de nos vies. Certes, il y a une rupture entre le monde du travail et de l’industrie et le secteur de la recherche universitaire. Mais à la faveur d’initiatives lancées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ce fossé devrait se résorber graduellement. Il ne faut pas craindre les effets de l’IA et ses applications. Dans les grands laboratoires, on évoque désormais la notion d’Intelligence Emotionnelle (IE) signifiant que des machines et des systèmes dotés d’IA générative pourront analyser et décoder les émotions et les sentiments humains et aussi en ressentir. Je suis un fervent défenseur de cette nouvelle branche scientifique, laquelle englobe tous les secteurs de la vie humaine et dont les applications en administration, en médecine, en éducation, en industrie, en agriculture et en sécurité et prévention des fléaux sociaux et des catastrophes naturelles seront déterminantes. ChatGPT suscite des polémiques mais sachez qu’il sera bientôt dépassé par des programmes encore plus puissants dans le traitement des données », s’est-il épanché.
Une profusion d’hommages…
Jeudi 22 juin, Tarek Djoudi, président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Biskra, a convié cet éminent scientifique à une collation organisée en son honneur à la salle des délibérations de cette instance afin de lui rendre un hommage appuyé, en présence de sa famille et de ses amis. « Nous tenons à saluer l’intégrité, le dévouement et la force de travail du docteur Okba Kazar qui est le fondateur du laboratoire de recherche en IA de l’Université Mohamed Khider (UMK) de Biskra et qui nous a formés et transmis les fondamentaux et les bases de l’utilisation des micro-ordinateurs quand ceux-ci sont apparus dans les années 1990. Nous espérons vivement qu’il acceptera de reprendre du service avec l’UMK pour finaliser un projet précis », a confié Mahmoud Debabéche, recteur intérimaire de l’UMK. Dans un intervention en vidéoconférence, Belgacem Haba, chercheur en IA détenant plus de 1.500 brevets d’invention et dont la renommée est internationale, vivant à la Silicon Valley, sur la côte-ouest des États-Unis, a loué les qualités de son ami, pair et collaborateur. Il lui octroie le statut « d’homme exceptionnel capable d’apporter une pierre angulaire à l’édifice scientifique mondial tant ses capacités sont énormes », a-t-il souligné. Pour finir cette ondée d’actes de reconnaissances et de considération à l’endroit du docteur Okba Kazar, les animateurs du théâtre de plein-air de Biskra l’ont invité à une sympathique rencontre avec ses admirateurs. Ces derniers l’ont assailli de questions et de selfies, a-t-on constaté. « Voila une sommité nationale qui est sous-exploitée. Il faudrait que ce professeur et chercheur fasse partie de la commission scientifique nationale chargée de la planification du développement scientifique et technologique du pays, ambitionnant la numérisation de ses services et le recours à l’IA afin d’être au diapason des grands pays de ce monde », a confié l’un de ses admirateurs.
Hafedh Moussaoui
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