Toutes les tentatives menées par des parties étrangères consistant à éloigner la Tunisie de l’Algérie n’ont aucune chance d’aboutir. Pour l’Algérie, qui a déjà exprimé à maintes reprises par la voix de son président, qu’elle continuera à soutenir et à appuyer son voisin et ses positions, de même qu’elle demeure attachée au partenariat stratégique établi entre les deux pays, il n’est pas question que la Tunisie devienne le maillon faible d’une région déjà menacée par la déstabilisation à l’ouest et au Sahel. Entre Alger et Tunis, les contacts à tous les niveaux n’ont jamais cessé, malgré les campagnes de parasitage orchestrées par des cercles hostiles. Ces contacts traduisent dans les faits un principe que les Algériens ont toujours appliqué : considérer la Tunisie comme un partenaire fiable avec lequel la construction d’une industrie forte à portée régionale n’est pas une vue de l’esprit, mais un objectif réalisable à moyen terme. L’audience accordée hier par le ministre de l’Industrie et de production pharmaceutique à l’ambassadeur de Tunisie démontre si besoin est que la coopération entre les deux pays a dépassé le stade des discussions et de la prospection, pour devenir une nécessité absolue, imposée par la conjoncture internationale. Ali Aoun, qui a annoncé à cette occasion, l’organisation d’un colloque algéro-tunisien, avant la fin du mois en cours, à Constantine, a exprimé la détermination de l’Algérie à renforcer et approfondir le partenariat bilatéral dans le domaine pharmaceutique. Le colloque de deux jours, réunira l’ensemble des opérateurs pharmaceutiques des deux pays et constituera à coup sûr une opportunité pour les deux pays d’adopter une stratégie commune, afin de se libérer définitivement du diktat de certaines firmes étrangères. En mars dernier, Ali Aoun avait rencontré son homologue tunisien avec qui il a évoqué la possibilité d’accélérer le processus d’intégration. En janvier 2022, le ministre de l’Enseignement supérieur avait annoncé à l’issue d’une rencontre avec son homologue tunisien le lancement de 25 projets communs de recherche scientifique. Le mois de novembre de la même année, les deux pays ont élaboré un plan de mise en œuvre d’une convention de coopération entre les universités frontalières algéro-tunisiennes, lors d’une rencontre à Annaba des recteurs des universités d’El Tarf, Annaba, El Oued, Tébessa, Souk Ahras, Gabès, Sfax, Kairouan, Gafsa et Jendouba. Sur le plan purement politique, l’Algérie et la Tunisie ont maintenu un contact permanent. Le 26 novembre, le ministre algérien des Affaires étrangères s’était déplacé en Tunisie; une courte visite durant laquelle il avait remis un message écrit de Tebboune à son homologue Saïed. Deux jours plus tard, c’est Najla Bouden, la Cheffe du gouvernement tunisien qui s’était déplacée à son tour en Algérie pour quelques heures. Sa visite était très attendue, puisqu’elle a été reçue dans la journée en audience par Abdelmadjid Tebboune. Ces visites trop courtes dans le temps sont pourtant d’une intensité qui illustre parfaitement la mise en œuvre d’une véritable relation stratégique entre les deux pays. L’Algérie, qui a déjà exprimé par la voix de son président sa détermination à ne pas s’ingérer dans les affaires internes tunisiennes, n’a pas plus l’intention d’abandonner ce pays, en le laissant à la merci des pressions étrangères. Dans une interview accordée à la chaîne TV Al Jazeera, Abdelmadjid Tebboune, qui avait déclaré publiquement que « la Tunisie fait face à un complot », a bien souligné que les relations avec ce pays sont basées sur le respect mutuel et loin de tout esprit d’hégémonie, comme l’ont suggéré des officines occidentales.
Mohamed Mebark
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