« Nous visons une culture céréalière sur un million d’hectares dans le sud d’ici 2025 ». C’est ce qu’a déclaré hier Abdelhafid Henni à partir de Aïn Defla où il a procédé à la pose de la première pierre d’un complexe stratégique de stockage de céréales d’une capacité évaluée à 200 000 quintaux. Le ministre de l’Agriculture a annoncé à cette occasion la réalisation de 350 nouveaux centres de stockage à l’échelle nationale avec une capacité de 50.000 à 70.000 tonnes de céréales et de 36 silos de stockage de céréales d’une capacité de 250.000 quintaux, portant le total national capacité de stockage de céréales à 9 millions de tonnes. « L’objectif est d’atteindre des réserves de neuf (9) millions de tonnes au niveau national, a-t-il assuré. Un objectif ambitieux que des wilayas à l’instar d’El Bayadh et Djelfa ont déjà entamé avec le lancement des chantiers. Tout en donnant le coup d’envoi symbolique du « programme national pour le renforcement des capacités de stockage des céréales », le ministre est revenu longuement sur les extraordinaires potentialités qu’offrent aujourd’hui les wilayas du grand sud dans le domaine de la céréaliculture. La question de l’autosuffisance en céréales, notamment le blé que l’Algérie continue à importer en grandes quantités, a été élevée au rang stratégique. A plusieurs reprises, Abdelmadjid Tebboune a instruit le gouvernement à multiplier la production céréalière en orientant ses efforts vers le Sud. « Les étrangers me demandent avec étonnement pourquoi l’Algérie importe des céréales malgré ses capacités en eau et ses vastes zones agricoles », s’est interrogé le président de la République. Jeudi 22 juin, le ministre de l’Agriculture avait souligné, lors d’une plénière à l’APN, qu’une nouvelle vision a été adoptée pour booster la production agricole, toutes filières confondues, notamment celles stratégiques. Il avait évoqué en détail le plan d’urgence de relance de la filière céréales et légumineuses, lequel prévoit plusieurs mesures, notamment la révision à la hausse du prix d’acquisition des céréales de plus de 30 %, l’exclusivité accordée à l’OAIC pour l’importation des légumineuses, outre l’augmentation des surfaces dédiées aux céréales de 70.000 hectares par/an à 130.000 hectares cette année. A Aïn Defla, Abdelhafid Henni a abordé également les tensions « périodiques » affectant la filière du lait en les imputant essentiellement à « des défaillances dans le circuit de distribution, mais aussi à l’utilisation de 80% de la matière première dans l’industrie de transformation ». « Ce dont nous n’avons pas vraiment besoin » a-t-il souligné, en concluant que « le problème ne se pose nullement en termes de disponibilité du produit ». Pour étayer ses propos, Il a indiqué que l’année dernière (2022 ndlr), 910 millions de litres de lait ont été fournis, couvrant largement les besoins de la consommation locale. « Si l’OMS fixe à 80 litres par an, la moyenne mondiale de consommation du lait, nous assurons 135l/par citoyen par an » a-t-il soutenu, expliquant que ce ratio est atteint par la production et l’importation combinées. Dans ce contexte, il a estimé nécessaire, voire vital, « d’inverser la tendance, en rendant les volumes de poudre de lait produits localement plus importants que ceux importés ». Il a révélé que « des mesures incitatives seront engagées, dès le mois de septembre, en faveur des producteurs nationaux ».
Mohamed Mebarki
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