L’UGTA tiendra son congrès extraordinaire les 23 et 24 juillet. Le non-événement est consommé pour une organisation dévalorisée dans son rôle originel par des pratiques extra-syndicales, si ce n’était le contexte dans lequel il intervient et les enjeux qu’il préfigure. L’organisation malmenée par Sidi Saïd et consorts deux décennies durant et selon la volonté de Issaba, doit au-delà, des impératifs organiques, travailler dur pour se frayer une place respectable parmi des syndicats qui font de la défense des droits du travailleur leur credo. L’UGTA a été le témoin complice de toutes injustices endurées par le monde du travail. De l’inaction devant les licenciements massifs des travailleurs pour que le gouvernement Ouyahia réponde aux conditions du FMI et de la Banque mondiale après la banqueroute du pays, à la caution de l’absence réfléchie d’une politique de salaires pendant de longues années, en passant par l’exclusion de tout syndicat émergent , à l’ombre du monopole de fait de l’action syndicale jamais traduite dans les faits. L’UGTA dont l’histoire récente est intimement liée à des affaires de corruption dont l’affaire El Khalifa qui impliquait personnellement le SG de l’époque ne peut du jour au lendemain muter en un syndicat dont rêvait feu Benhamouda. Cela d’autant plus le monde du travail, requiert plus que jamais ,un appui syndical fort et désintéressé qui fait la revendication son action de base. L’investissement à venir et particulièrement celui étranger n’est pas sans mettre en péril les droits fondamentaux des travailleurs en l’absence de représentants dignes de cet attribut. C’est au prix d’une réelle prise de conscience de son rôle effectif que la Centrale syndicale renoue avec les idéaux qui ont présidé à sa naissance : combattre les injustices. Et partant être éligible à la concurrence syndicale dans un environnement qui verra inéluctablement la multiplication de syndicats dignes de ce nom.
Saïd Lamari
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