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Echec de Zefizef aux élections de la CAF : L’humiliation de trop

Les jours de Djahid Zefizef à la tête de la fédération algérienne de football sont-ils désormais comptés ? Tout porte à la croire, après son échec, jeudi dernier, aux élections du comité exécutif de la confédération africaine de football. Le patron de la FAF s’est lamentablement fait battre par le libyen Abdelhakim Al Shalmani, en obtenant seulement 15 voix face à son concurrent qui en a obtenu 38 ! La défaite de l’Algérien est amère et sans appel. C’est un affront à l’issue duquel il ne pourra plus se relever, mais mesure-t-il au moins l’impact d’une telle débâcle sur l’image d’un pays comme l’Algérie ? Ce n’est pas évident, sinon, il aurait dû éviter dès le départ de porter sa candidature dans les conditions actuelles, sachant que l’instance continentale est traversée aujourd’hui par des luttes d’influence défavorables à l’Algérie. Il s’agit d’une humiliation qu’il va payer cash, tant sa responsabilité est engagée. Essuyer un échec aussi cuisant face à un représentant d’un pays où l’Etat peine depuis 12 ans à récupérer ses attributs les plus fondamentaux : la souveraineté, ne devrait pas passer sans que le ou les responsables ne rendent des comptes. Si Djahid Zefizef a fait montre d’une absence totale de discernement en se jetant dans une aventure perdue d’avance, ceux qui l’ont poussé à se « jeter » dans le « bain », en lui fournissant peut-être des données sans aucun rapport avec les réalités africaines, portent également une grande part de responsabilité pour ne pas avoir su ou voulu observer attentivement les rapports de force au sein de la CAF. A Dély Brahim, siège de la FAF, où une épreuve de force est en train d’être déployée par plusieurs clans, tout le mondé était renseigné sur  Abdelhakim Al Shalmani. A l’inverse de ce qu’a dit à propos de lui, Hafid Derradji, le président de la fédération libyenne de football n’a aucun mérite. Le Libyen, c’est connu, est  considéré comme un des pions de Fouzi Lekjaâ. La campagne qu’il avait menée en faveur de la candidature conjointe du Maroc avec l’Espagne et le Portugal pour abriter la coupe du monde 2030 n’est qu’un aperçu de son allégeance sans limites au patron de la fédération royale. Ce dernier, président de la commission des finances au sein de la CAF, a actionné ses réseaux à l’intérieur d’une instance traversée de toutes parts par toutes sortes de manigances et d’intérêts sordides pour faire barrage à une candidature algérienne. Etant ce qu’elle est, rongée par la corruption, la CAF n’a fait que perpétuer un état des lieux qui dure depuis des décennies. Et si tout ça était calculé. Ceux qui sont montés aujourd’hui au créneau pour appeler à la démission de Djahid Zefizef, ne l’ont-ils pas fait sur instigation de ceux qui poussé le patron de la FAF sur la tête ? C’est une hypothèse que conforte, tout de même, la situation déliquescente dans laquelle se trouve la fédération et le football algérien. Toutes ces « cliques », se frayant autour de Dély Brahim ont-elles la mémoire courte jusqu’à oublier qu’il y’a quatre ans, Amar Bahloul, alors membre du bureau fédéral de la FAF, avait été battu par ce même libyen ? L’Algérien avait obtenu à l’époque 21 voix contre 29 pour le libyen. Djahid Zefizef est certes « coupable » d’une certaine manière, mais lui faire porter le chapeau tout seul c’est comme on essayait de cacher le soleil avec un tamis. Ce n’est un secret pour personne, le football algérien, instances et clubs, est en train de payer le prix de l’incompétence et de l’absence de valeurs morales à tous les niveaux. Ce qui vient d’arriver à Djahid Zefizef n’est qu’une suite logique de l’improvisation à grande échelle dans un milieu où l’argent public continue d’attiser les appétits les plus insatiables. Son départ de la FAF serait déjà une exigence, mais la solution finale demeure dans un assainissement en profondeur du football algérien, instances et clubs.

Mohamed Mebarki

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