La lutte contre la corruption est entrée dans une phase active. Tout a été mis en œuvre pour qu’elle ne fasse plus l’objet d’une instrumentalisation à des fins politiques, comme cela fut le cas auparavant, notamment durant la mainmise de la « Issaba » sur les principaux leviers de l’Etat. Désormais, tout est mis en action pour assurer un niveau très élevé à la transparence dans toutes les transactions financières afin de garantir une traçabilité sans failles des mouvements de capitaux. C’est d’ailleurs à juste titre que le Premier ministre a rappelé, lors de l’allocution qu’il a prononcée à l’occasion de la cérémonie du lancement officiel de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, les lignes directrices de la politique instaurée par le président de la République. En effet, Abdelmadjid Tebboune, qui a toujours insisté dans ses différentes interventions sur la moralisation de la vie publique, n’a pas tardé dès son investiture à diagnostiquer le mal et à aller au fond de la problématique pour en finir une fois pour toutes avec ce fléau, qui a porté non seulement un grave préjudice financier à Algérie, mais a failli provoquer une rupture irréversible entre le peuple et les institutions de l’Etat. C’est pourquoi, il s’est fixé des objectifs clairs dans le cadre de l’édification d’une Algérie nouvelle fondée sur la justice sociale et la bonne gouvernance. Certes, la corruption est un fléau universel et aucun pays, y compris les pays réputés pour être un modèle de la transparence, n’y a échappé. En 2001- 2002, la Banque mondiale a évalué à 1 000 milliards de dollars, les montants détournés durant cette période, et qui représentent 3% des échanges dans le monde. Dans sa quête à tarir les gisements de la corruption, l’Algérie s’est employée à mettre en place des mécanismes qui lui permettent de réduire à l’extrême les dilapidations de l’argent publique et les « indus avantages » en tous genres, une pratique qui s’est généralisée pendant le règne de Bouteflika et les clans, qui ont réussi dans un contexte particulier à s’accaparer les prérogatives constitutionnelles. Il s’agit d’une véritable révolution, qui n’a rien à voir avec les fameuses campagnes « mains propres » du passé, mais d’une stratégie élaborée par une instance mandatée. Dans son allocution à l’occasion du lancement officiel de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, la présidente de cette instance a expliqué que son action « s’est basée dans l’élaboration de cette stratégie sur le plan 2030, lequel souligne l’importance de renforcer la transparence, la reddition de compte et la lutte contre la corruption pour réaliser les objectifs du développement durable, en identifiant clairement le lien entre la corruption, la paix, les sociétés justes et inclusives dans l’objectif 16, ainsi que dans la déclaration politique issue de 32e Assemblée générale extraordinaire de l’Onu ». Elle a, dans ce sens, jugé impératif de « se référer à l’approche des objectifs du développement durable lors de l’élaboration des programmes sectoriels destinés à l’exécution, au suivi et à l’évaluation de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, susceptible d’habiliter l’Algérie à atteindre, efficacement et effectivement, les objectifs tracés pour l’horizon 2030. Elle a par ailleurs souligné que la stratégie nationale « vise à mettre en place une série de dispositions et plans stratégiques sectoriels tendant principalement à traiter la problématique de changement du comportement de l’individu et des groupes en vue de renforcer la transparence et la prévention et la lutte contre la corruption au niveau des secteurs public, économique et de la société civile étant des acteurs concernés par la mise en œuvre et le suivi de cette stratégie ». Il est à rappeler que le lancement officiel de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (2023-2027), est venu couronner le processus juridique et institutionnel réalisé par l’Algérie et son engagement en matière de lutte contre la corruption. La cérémonie de lancement officiel s’est déroulée au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal, en présence de membres du gouvernement, de représentants de plusieurs secteurs, d’organismes consultatifs et de contrôle et d’entreprises nationales, ainsi que de représentants de la société civile et d’instances internationales.
Mohamed M/agence
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