Moins d’une semaine après la montée au créneau du docteur Lyes Merabet à propos des perturbations dans l’approvisionnement en médicaments et consommables que connaissent les hôpitaux et les cliniques publics, le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique a réagi hier à travers un communiqué à travers lequel, il a appelé les syndicats de la santé à faire preuve de responsabilité. Le département ministériel dirigé par Ali Aoun exhorte « ses partenaires au sens de la responsabilité dans l’exercice de leur missions et déclarations publiques et d’adhérer à une démarche constructive visant l’intérêt ultime du patient et la préservation de la santé publique, comme l’a toujours prôné le ministère de l’industrie et de la production pharmaceutique » ! Tout en évitant d’aborder frontalement la problématique des tensions et des pénuries dénoncées par des corporations professionnelles, le ministère a affirmé que « ses services veillent à pallier toute contrainte qui perturberait éventuellement la disponibilité des médicaments et dispositifs médicaux de ville et ceux à usage hospitalier ». « Tous les signalements parvenus par voie officielle ou par courrier électronique ont été traités, en collaboration avec les membres partenaires qui nous ont saisis, à l’exemple de la problématique récente des anesthésies dentaires qui a été prise en charge et réglée en coordination avec les parties concernées », lit-on dans le communiqué. Le 11 juillet, le docteur Lyes Merabet avait signalé que l’indisponibilité des anesthésies dentaires persiste au niveau des établissements de santé publics. « Nous recevons à peine 10 ou 20% de la commande. Ça ne suffit pas. A force de reporter des rendez-vous, on se retrouve avec une masse importante de malade en attente », avait-il déploré, observant que les quantités livrées n’arrivent pas à répondre à la forte demande. « Ça ne suffit pas. A force de reporter des rendez-vous, on se retrouve avec une masse importante de malade en attente », avait-il rapporté. Tout en soutenant que la problématique des anesthésies dentaires a été réglée, le communiqué du ministère ne donne aucun détail sur les approvisionnements des hôpitaux et des cliniques publics. Il y’a comme une sorte de confusion qui règne autour de ce produit. Pour de nombreux algériens, la question des anesthésiants dentaires est en train de devenir une énigme ! Il y’a un grand enjeu quelque part que Ali Aoun a abordé auparavant, en dénonçant certains lobbies, qui veulent imposer des produits fabriqués en France, dont le prix est trois fois supérieur à celui des produits fabriqué localement. « Je dis non et je n’abdique pas », avait-il déclaré alors. Une preuve explicite qu’il est en train de faire face à une forte pression par les puissants barons de l’importation, qui n’hésitent pas à mettre en péril la santé de millions d’Algériens. Ali Aoun va-t-il céder devant la pression exercée par les lobbies de l’import ? A priori, ce n’est nullement son genre. Evoquant la situation de l’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, que le docteur Lyes Merabet avait relevée, le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique a répondu que cet organisme « a continué d’exercer ses activités à travers des réunions de coordination restreintes, de correspondances ou par voie électronique officielle, en raison de litiges au sein de certaines corporations membres ». Il a annoncé par la même occasion que l’Observatoire « reprendra ses travaux, en présentielle, cette semaine ». Il s’agit d’une réponse au président du syndicat national des praticiens de la santé publique, qui avait soutenu que le Comité national de veille ne s’est pas réuni depuis six mois.
Mohamed Mebarki
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