Le ministre de l’Education nationale M. Abdelhakim Belaabed a étonné tout le monde lundi, dans ses commentaires sur le taux de réussite au BAC lors de sa conférence de presse. Et pour cause ! Alors que les réactions de déception s’enchaînent juste après l’annonce des résultats, notre ministre à bizarrement trouvé le taux de réussite (taux d’échec plutôt) «bon et très raisonnable». Comment, et en quoi le fameux taux de 50,63% de candidats reçus est « bon» et «très raisonnable» M. le ministre ? C’est une équation vraiment difficile à comprendre encore moins à résoudre. Pourtant les résultats et les chiffres sont têtus : Près de la moitié des candidats au baccalauréat 2023 ont hélas échoué. Du coup, on ne comprend pas au nom de quelle logique le ministre de l’Education conclut que les résultats sont «bons». Il a fait savoir que la moyenne d’admission a été fixée «cette année à 10/20», comme s’il fallait la baisser en dessous pour offrir un BAC au rabais ! On peut à la rigueur, partager son constat que le taux de réussite est «très raisonnable» avec une pointe d’ironie. Autrement dit, ces résultats reflètent le niveau de nos lycéens et par extension les méthodes et les programmes d’enseignement qui s’avèrent être une faillite pédagogique. Il serait vraiment maladroit d’invoquer de prétendus dommages collatéraux du covid-19 en 2023…L’argument est fallacieux. L’épidémie est derrière nous depuis plus d’une année. En revanche, le mal qui ronge l’Education nationale depuis des décennies semble avoir atteint un stade épidémique. Le fait est que le taux de réussite à chuté de 8% entre 2022 et 2023 passant de 58,75% à 50,63%. Qu’est ce qui pourrait bien expliquer cette médiocrité ? On ne va tout de même pas invoquer la chaleur et l’humidité comme dans le football ! A défaut de réponses convaincantes à ces questions légitimes sur le déclin du taux de réussite au BAC, le ministre de l’Education se félicite du fait que le phénomène de la fraude au Bac ait connu «un recul net et sans précédent ! Ce qui est attendu du ministre après pareille déconvenue c’est qu’il pose le vrai diagnostic de ce scandale et tire les conclusions qui s’imposent. Il n’y a pas de raison que les Cadets de la nation, qui sont aussi des algériens et suivent les mêmes programmes, réussissent le grand chelem avec un taux qui frôle les 100% (98,34%), pendant que le taux chez les élèves du «civil» est réduit de moitié. Non, M le ministre !
Par Imane B
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