Dans son rapport présenté lors de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée Populaire de la Wilaya (APW) d’Oum El Bouaghi, la commission des transports fait état d’un bond qualitatif enregistré par ce secteur. Ce dernier est doté d’un parc de 828 véhicules appartenant à un total de 661 transporteurs, offrant 26.850 places réparties sur 99 lignes (32 lignes inter-wilayas, 36 autres intercommunales, 21 rurales et 10 urbaines).
Toutefois, les visites des membres de ladite commission aux daïras et communes de la wilaya se sont soldées par les constats suivants : la majorité d’entre elles ne disposent pas de gare routière. Exception faite à Ain Beida dont la gare est cependant dans un état déplorable, ainsi qu’au chef-lieu de wilaya dont la structure est la seule disposant des normes réglementaires et d’une qualité de service répondant aux attentes des voyageurs, dont le nombre ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre. Le même rapport met en lumière l’état vétuste et précaire de la majorité des bus inspectés, une situation qui constitue un réel danger pour les voyageurs. D’où la nécessité du renouvellement du parc, selon la commission. Celle-ci propose de recenser les propriétaires de ces bus et de leur donner la possibilité d’acquérir de nouveaux véhicules de ce type grâce à l’accompagnement de l’État. Alors que la wilaya compte au total 711 opérateurs dans le secteur des transports, pour un total de 1.129 bus offrant 38.643 places, bon nombre de lignes ne sont pas du tout exploitées, ajoute la même source. Ainsi, une simple comparaison entre les lignes exploitées et celles inexploitées donne les chiffres suivants : 28 contre 52 pour les lignes inter-wilayas, 38 contre 42 pour celles intercommunales, 24 contre 30 pour les lignes rurales et sept contre 17 pour celles urbaines. Nous pouvons constater que le nombre de lignes non exploitées est de loin supérieur à celui des lignes exploitées. De ce fait, la commission a émis plusieurs remarques. Il s’agit, à titre d’exemple, du non-respect de la circulaire 19 régulant le stationnement des bus de transport public de voyageurs intercommunaux et inter-wilayas, représentée par les arrêts anarchiques et la concurrence déloyale envers ceux de transport urbain.
Une situation endémique
À Meskiana, la couverture des communes rurales voisines telles que Blabla, Bhir Chergui, Djazia et Rghia est inexistante en raison de l’absence d’investisseurs, selon la commission. Dans le chef-lieu de daïra, les arrêts des bus sont anarchiques, notamment sur l’artère principale, à savoir la route nationale 88. À Dhalaa, les abris bus sont dans un état déplorable. Et malgré la disponibilité de plusieurs lignes la reliant aux communes voisines, ces dernières ne sont pas exploitées en raison de l’absence d’investisseurs. Par ailleurs, les membres de la commission s’interrogent sur la raison de la non-exploitation de la station de voyageurs malgré sa localisation stratégique. En outre, l’abribus situé sur la route nationale 80 est dépourvu des conditions les plus élémentaires, notamment en matière de sécurité, ont-ils ajouté. Constituant un véritable relais entre les routes nationales 10 et 80, reliant respectivement Constantine à Tébessa et Khenchela à Souk Ahras, la plus grande agglomération de la wilaya, en l’occurrence Ain Beida, enregistre aussi des insuffisances. Il s’agit des transporteurs qui ne daignent pas entrer à la station de voyageurs, justifiant leur comportement par l’absence de taxis (concurrence déloyale) et le stationnement illégal des bus d’Oum El Bouaghi, Berriche et Oued Nini, ainsi que ceux de Khenchela, dans les quartiers de la ville. À Ksar Sbahi, la majorité des lignes ne sont pas exploitées en l’absence d’investisseurs. Le transport urbain fait défaut et l’arrêt des bus demeure dans un état déplorable, selon le rapport. En dépit de l’existence de 39 transporteurs à Ain Babouche, la commission fait part d’une insuffisance en la matière et déplore l’existence de nombreux arrêts entre Oum El Bouaghi et Ain Babouche mais l’inexistence d’abris de bus. Le comptoir régional du prêt-à-porter ne fait pas exception. En l’absence de station de voyageurs, l’anarchie totale règne dans le transport urbain avec les arrêts improvisés des J5, J9 et les conditions d’hygiène déplorables des véhicules. Ceci en plus des bus qui stationnent à proximité des établissements scolaires, ce qui constitue un risque pour les élèves. Les difficultés des citoyens à se rendre au chef-lieu de la wilaya et la circulation désordonnée enregistrées à Sigus ont également été soulignées par la commission. Cette dernière déplore aussi l’absence de station à Ain Kercha, une daïra qui ne dispose pas de voie d’évitement, d’où les embouteillages enregistrés sur son artère principale. À Souk Naamane, le manque d’investisseurs dans ce secteur n’a fait qu’exacerber les difficultés de la population. Enfin, le comptoir régional de la pièce détachée, à savoir Ain M’lila, n’est pas en reste en ce qui concerne l’absence de station de voyageurs et les nombreux arrêts de bus anarchiques.
K. Messaad
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