La visite d’Etat du président Abdelmadjid Tebboune à Pékin n’est certainement pas la première d’un chef d’Etat algérien en Chine. Mais elle est sans conteste la plus fructueuse en ce qu’elle a permis comme accords de partenariats dans plusieurs domaines. Et cela ne concerne pas que les domaines diplomatiques et politiques. Les relations algéro-chinoises sont fortes et anciennes. Depuis l’indépendance algérienne En 1962, les deux pays ont entretenu une relation cordiale et ont souvent partagé les mêmes positions sur le plan diplomatique : membres influents des pays non-alignés, Alger et Pékin ont surtout marqué la diplomatie mondiale par leur soutien des causes justes, des peuples qui luttent pour leur autodétermination. Un sacerdoce longtemps porté devant les instances internationales par les hommes qui ont porté les voix des deux nations. Lorsqu’il s’agit de voter au Conseil de Sécurité, l’Algérie a toujours pu compter sur l’appui inconditionnel de la Chine. Il en est de même au sein de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Cela vient d’être confirmé par le soutien formel de la Chine à l’adhésion de l’Algérie aux Brics, ce qui se confirmera très probablement lors de la réunion de 24 août prochain à Johannesburg, en Afrique du Sud. Sur le plan économique, en revanche, les relations n’étaient pas aussi reluisantes qu’on le disait. Les échanges commerciaux sont arrivés certes à un niveau inégalé de 8 milliards de dollars en 2022. Mais les investissements chinois se limitaient, souvent, aux projets de construction de projets structurants comme l’autoroute Est-Ouest ou des logements. Parfois, des sociétés chinoises exploitent des mines ou proposent de financer de grands projets comme c’est le cas du Port de Hamdania, à Tipaza. Mais point d’usines de construction automobiles, d’appareils électroniques ou du textile, des secteurs qui font les beaux jours de l’économie chinoise. Mais cela est sur le point de changer. Cette visite présidentielle de Abdelmadjid Tebboune à Pékin a permis de dessiner de nouveaux contours de coopération. Ainsi, des entreprises chinoises se sont engagées à transférer de la technologie en Algérie et ne pas se contenter de vendre leurs produits et services. Nous aurons des usines de production de batteries pour véhicules électriques, des usines de montage automobile, des pièces de rechanges et d’autres encore à l’image de l’industrie pharmaceutique. Cela fait partie des accords signés entre les deux parties lors de cette visite d’Etat de Abdelmadjid Tebboune à Pékin. A cela s’ajoute un autre domaine, peu exploré jusque-là : l’armement. Si l’Algérie a toujours acheté ses armes chez les Russes, elle entend désormais diversifier ses fournisseurs. Et la Chine est mieux indiquée pour cela. Puisqu’en plus de l’entente politique qui existe entre les deux gouvernements, la Chine offre des produits de haute technologie avec des prix plus compétitifs. En plus du fait que depuis quelques années, la Chie diversifie de plus en plus son offre en matière d’armements.
En revanche, ce rapprochement avec la Chine et la Russie ne se fait pas forcément au détriment des relations que peut entretenir l’Algérie avec les pays Occidentaux. Juste après la visite du chef de l’Etat en Russie, Sonatrach a paraphé un important contrat avec la société française Total Energie. Et il est très probable que Abdelmadjid Tebboune se rende dans un pays occidental (La France et même aux Etats-Unis) dès la rentrée sociale en septembre.
Akli Ouali
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