L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) tiendra, aujourd’hui et demain lundi, son congrès extraordinaire pour élire une nouvelle direction. Le rendez-vous, organisé suite à la démission surprise de son Secrétaire Général (SG), Salim Labatcha, qui a jeté l’éponge en mars passé, s’annonce décisif pour l’organisation, fondée en pleineGuerre de libération nationale, par le chahid AissatIdir. Son sort se joue effectivement à cette occasion. Après des mois d’absence sur le terrain, sous l’effet du Hirak, qui l’a mise, comme beaucoup d’autres organisations sociales et politiques, sur la touche, la centrale syndicale est appelée à choisir entre deux options: renaître sur de bonnes bases ou disparaître à jamais. Dans un contexte marqué par le recul de l’action syndicale, l’UGTA n’a d’autre choix que de tenter le tout pour le tout pour recouvrer sa crédibilité et redorer son blason, terni par des années de soumission au pouvoir politique, notamment sous la conduite de l’ancien SG, Abdelmadjid Sidi Saïd, actuellement en prison. Il faut dire que l’organisation ne s’est pas affranchie des tutelles qui lui imposentsa ligne de conduite, malgré le changement intervenu après le Hirak du 22 février 2019. La désignation de Salim Labatcha n’était, visiblement pas, le bon choix. L’homme n’était pas à la hauteur. Son successeur, par intérim, Hamou Touahria, président de la Fédération nationale algérienne des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie, s’est contenté depuis,cinq mois, de la gestion des affaires courantes. Du coup, l’UGTA s’est complètement éclipsée de la scène. Toutefois, plusieurs questions se posent à la veille de ce congrès extraordinaire : Qui est l’homme de la situation ? L’UGTA retrouvera-t-elle sa place sur la scène nationale ? elle qui continue à peser encore comme une force dominante dans plusieurs secteurs, notamment économique. En attendant de connaître l’issue de ce rendez-vous, un seul nom revient sur toutes les lèvres, comme étant le favori : Amar Takdjout, président de l’union de wilaya d’Alger, il a été pendant longtemps SG de la Fédération textile et cuir. En tout cas, certaines sources proches de l’organisation le donnent comme l’unique candidat à ce poste. Dans ses dernières déclarations à la presse nationale, Takdjout n’a pas caché son ambition. Même s’il se montre toujours mesuré, sachant que le vent peut tourner à tout moment et fausser tous Ses calculs. « Après de longues années de déviation et de dérapages, remettre de l’ordre dans la maison UGTA est l’un des objectifs assignés à ce congrès. Notre stratégie, actuellement, est d’atteindre le consensus, mettre l’organisation en conformité avec la loi et revenir à l’orthodoxie syndicale, c’est-à-dire réhabiliter les instances de l’UGTA », déclare-t-il. Selon lui, l’UGTA « doit faire son autocritique et une refonte de l’organisation est nécessaire. Elle doit surtout revenir au syndicalisme et au respect des lois de la République pour redorer son blason ».
Samir Rabah
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