Depuis son élection à la tête de la commune de Seraidi, Ali Rachedi fait bouger la ville. Semblant se satisfaire du costume d’élu local, il est en train d’assainir, nettoyer et développer. Croyant dur comme fer que le tourisme est un secteur d’une importance majeurepour l’économie de sa circonscription, le président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de l’ancienne Bugeaud, a aujourd’hui un seul objectif : « faire de la Perle de l’Edough l’une des meilleures destinations touristiques du pays ». Implantée à 900 mètres d’altitude et dominant la coquette et la grande bleue, le village ne manque certainement pas d’atouts pour faire tomber les visiteurs sous son charme, à l’image de sa façade maritime et de ses paysages forestiers immaculés, deson écosystème unique, ainsi que de ses sites incontournables, à l’instar de Roumanet, Ain-Touta et Ain-Barbar.
Seraidi est un don du ciel. Attrayant, le village l’est plus que jamais. Il faut dire que les autorités locales, le maire en premier lieu, n’ont pas ménagé leurs efforts pour que l’ex-Bugeaud soit prête pour le grand rendez-vous estival. Aujourd’hui, le commun des visiteurs vous dira que Seraidi, d’une population d’environ 10.000 habitants, située au nord du chef-lieu de la wilaya d’Annaba, sur les hauteurs du gigantesque massif de l’Edough, a conforté ses assises de cité balnéaire par excellence, à une cadence effrénée. Réputé pour ses villas de luxe, ses multiples sources d’eau portable et perché à quelques 900 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un cadre magnifique, le village touristique de Seraidi est un véritable tableau de maître. Elle demeure assurément l’une des cités les mieux nanties du pays, tant sur le plan géographique, entre mer et montagne, que sur celui des équipements, avec notamment l’ex-Centre Régional d’Education Physique et Sportive (CREPS). S’y rendre n’est toutefois pasaisée, surtout si l’on ne dispose pas d’un véhicule personnel. Les habitants de Seraidi utilisent, pour la plupart, les taxis et fourgons de type « G-9 »,prévus pour rallier Annaba au village.Mais ces moyens de transport ne sont pas toujours disponibles, notamment les jours fériés, ce qui transforme cette liaison, dont le trajet ne dépasse pourtantguère les 13,3 kilomètres, en véritable expédition. Pour notre part,nous avons opté pour le taxi collectif pour emprunter la route qui grimpe en lacets. Plus nous montons, plus la Coquette s’offre au plaisir desyeux, avec la grande bleue en toile de fond.
La plage Oued-Bokrat temple des vacanciers
La plage Djenane El-bey de Seraidi, appelée communément « la grande plage » ou encore « Oued Bokrat », a été pendant des années la première destination touristique des familles Annabies. Cette partie du littoral bônois attire, bien avant la saison des grades chaleurs, des centaines d’estivants, notamment en week-end. Réputée pour son sable fin et doré, cette plage ne désemplit pas ! C’est la fête chaque jour ! On y joue le jour,et on y danse le soir. Les familles s’y prélassent, confortablement installées à même le sable ou autour d’une table de plage, les pieds dans l’eau.C’est l’un des tableaux, idylliques, qui font le charme d’Oued-Bokrat, grâce à sa forêt et à ses plages. Encouragées par la sécurisation, assurée pratiquement sans faille, les familles reviennent chaque soir. Chaque été, depuis déjà quelques années, la plage de Djenane El-Bey vit à ce rythme méditerranéen. Il faut reconnaitre que cette année, un intérêt particulier a été réservé par les autorités locales a cette partie du littoral Annabi, long de 80 kilomètres. En effet, une course contre la montre avait été engagée par les pouvoirs publics afin que ce bout de paradis soit fin prêt, sur tous les volets, pour l’été. Ainsi ont été réalisés des parkings,pouvant stationnerquelque 7.000 véhicules. Même chose pour l’éclairage public, avec la pose de poteaux d’éclairage, à énergie photovoltaïque. Ce même type d’équipement avait été également placé sur une dizaine de kilomètres,le long de la route reliant la ville d’Annaba au lieu-dit « 8ème », sur la route de Seraidi. Placés dans des endroits non protégés,surtout de nuit, ces poteaux d’éclairage ne risquent cependant pas grand-chose, car dotés d’un système antivol, selon l’APC. A cela s’ajoute la réfection de nombreuses sections détériorées de la route, sur sept kilomètres du chemin de wilaya reliant cette plage à Seraidi. Cet axe routier était autrefois le seul accès vers la plage familiale si chère aux Annabis.
L’éco-tourisme pour protéger l’environnement
Créé il y a quelques années seulement, le Club Sportif Seraïdi Adventure aspire, à travers l’organisation d’une manifestation sportive à la portée de tous,à accomplir un double objectif : Il encourage la pratique sportive en plein air d’une part et milite d’autre part pour la protection de l’environnement, grâce à l’éco-tourisme, dans la région boisée de Seraidi, réputée pour ses énormes atouts naturels, et son panorama à vous couper le souffle. Mais, il offre surtout des opportunités certaines, tant sur le plan sportif que touristique. Ainsi, ce club a organisé, avec succès, une première édition du « Seraïdi Trail », qui a attiré des dizaines de participants. Il s’agit d’une course pédestre sur unmagnifique parcours, retenu et aménagé pour la circonstance, au beau milieu d’une zone restée à l’état sauvage, dans la montagne de Seraïdi. Le trail est une compétition ouverte,sur une distance de 18 kilomètres, destinée aux deux sexes des différentes tranches d’âges, qu’ils soient athlètes professionnels ou coureurs occasionnels. En outre, des randonnées familiales sont programmées sur le même parcours, pour les amoureux de la nature et les amateurs des longues ballades.
Le civisme est la règle chez les habitants de Seraidi
Seraidi demeure la plus propre des douze communes que compte la wilaya d’Annaba. Des opérations de nettoiement se font automatiquement,et personne n’a attendu la journée mondiale de la biodiversité pour s’y mettre ! Des cyclistes d’Annaba, assistés par le concours technique du Commissariat National du Littoral (CNL), prennent en charge des « méga-Green bike »dans les régions boisées et sur le littoral. Organisées par la commune, dont la santé et sécurité sont les premières valeurs, ces actions de civisme ont connu un grand succès et surtout une participation record de bénévoles, qui ont permis de protéger l’environnement des tonnes dedéchetsdivers. Pour les habitants, il est primordial de pérenniser ce genre d’action, au cours desquelles on peut voir des jeunes qui se distinguent par leur comportement et par la réalisation d’actions citoyennes, aussi bienau sein de leurs établissements scolaires ou au quotidien dans leurs quartiers. En effet, charmé par le site et sa quiétude, les visiteurs présents lors des opérations de nettoiement n’ont pas laissé passer l’occasion, et se sont impliqués avec grand plaisir dans ces tâches d’intérêt général. Des jeunes et des moins jeunes, des sportifs et des familles, ne cachent d’ailleurs pas leur grande satisfaction, et appellent à la fois à la participation dans la protection de l’environnement et au civisme de tout un chacun, afin de sauvegarder un cadre de vie digne d’une ville balnéaire moderne.
Les localités d’Ain-Barbar, Ain-Touta et Romanet respirent enfin
Outre les différents travaux accomplis, visant l’amélioration du cadre de vie, un ambitieux programme d’exploitation des terres forestières a été initié au profit des populations rurales. Le mont Edough, réputé pour son écosystème unique, demeure un pôle de tourisme écologique par excellence. Outre l’élaboration de projets de développement au profit des populations rurales, les services des forêts de la wilaya d’Annaba, en coordination avec les autorités de la commune, ambitionnent, grâce à la mise en œuvre d’un programme spécial,à la création de forêts récréatives, notamment dans les régions boisées non côtières de la wilaya. En effet, les activités sportives, environnementales, et de loisir, sont aujourd’hui palpables à Seraidi, comme à Berrahal, où plusieurs projets de forêts récréatives ont été programmésdans un contexte de promotion et de valorisation du tourisme de montagne. Ces projets touristiques devront fairedes forêts de Seraidi des pôles de tourisme montagnard. A cet effet, les responsables comptentlancer des initiatives liées aux sports de montagne et aux activités environnementales et de jeunesse, dans le mont Edough. Des projets qui, une fois matérialisés, verrontl’ouverture de pistes et sentiersforestiers, pour la pratique de différentes activités sportives, telles quele motocyclisme, le Vélo Tout Terrain (VTT), ainsi queles randonnées pédestresd’exploration.Par ailleurs, d’importantes opérations, entrant dans le cadre du programme national de développement rural, ont été lancées, à travers les régions enclavées de Seraidi, à l’image d’Ain-Barbar, Ain-Touta et Romanet (Seraidi), ainsi que plusieurs autres localités. Ces programmes visent différents objectifs, notamment l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et leur fixation sur leurs terres. Ce plan a été très favorablement accueilli, notamment par les jeunes chômeurs de ces régions isolées, ou un poste d’emploi est pratiquement impossible à trouver,en dehors du travail de la terre. Ilprévoit de nombreuses actions, dans les domaines de l’agriculture, l’apiculture et l’élevage. Des dizaines de familles ont ainsi été touchées par cette initiative, qui sera certainement suivie de beaucoup d’autres, dans les domaines d’activité précédemment cités. Pour le maire de Seraidi, il est question de joindre l’utile à l’agréable, en sédentarisant les populations rurales, tout en leur offrant de meilleurs conditions de vie, grâce à la création de diverses activités agricoles, allant de l’arboriculture à l’apiculture en passant par la construction de poulaillers et l’élevage de bétail. « L’objectif de ce programme est de parvenir l’autosatisfaction alimentaire de la région et de ses populations », a-t-il expliqué.
Autorités et sportifs souhaitent que la DJS gère le Centre de regroupement des sportifs de l’élite de Seraidi
Le Centre de Regroupement des Sportifs D’Elite de Seraidi (CRSES),ex-CREPS, est une infrastructure dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports depuis 1999.Après avoir été gérée pendant près de deux décennies par le ministère de l’Education nationale, il a été récemment ouvert aux athlètes. « Le CRSES est l’une des premières infrastructures de formation pour les formateurs sportifs qui a vu le jour à travers le territoire nationale, en 1965. Utilisé comme centre de formation d’enseignants spécialisés, des EPS notamment, il était exclusivement géré par le ministère de l’Education nationale, depuis 1980, après avoir servi de site de préparation des équipes nationales sportives, toutes disciplines confondues, qu’encadrait le ministère de la Jeunesse et des Sports. Sa gestion a été finalement accordée, en 2019, au Centre National de Sports et des Loisirs de Tikjda (CNLST), un établissement sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports », nous indique le premier magistrat de la commune de Seraidi. La prise en main de la gestion par le CNLST a fait perdre l’âme, estiment les sportifs, à l’une des infrastructures les mieux nanties du pays. Ils demandent aux plus hautes instances d’accorder la gérance du CRSES à la direction locale de la Jeunesse et des Sports (DJS).Haut lieu de la préparation des athlètes de niveau, de toutes les disciplines sportives et particulièrement des équipes nationales de football et d’athlétisme, celui-ci a été reconverti, rappelle-t-on, en un centre de transit pour certaines familles, qui avaient fui les localités d’Ain-Barbar, Romanet et Ain-Touta, sous les pressions de groupes islamistes armés, un certain septembre 2003. Objet de fierté locale, tant pour les habitants du village que pour ceux de la ville, le CRSES qui a eu de beaux jours, a malheureusement aussi offert, pendant des années, un décor de regret, de négation et de désolation d’une autre ère.L’ex-CREPS a été créé en 1964, par le décret N°64-198, soit il y a plus d’un demi-siècle, sur un terrain de sept hectares, dont trois bâtis.Le reste a été aménagé en espaces verts et forêts. L’équipe nationale de football, surtout celle de 1982, avait pour habitude de s’y mettre au vert au. Des athlètes de haut niveau de pays de l’ancien bloc de l’Est ont eux aussi, jeté leur dévolu sur Seraidi, à l’époque, pour ses qualités climatiques exceptionnelles. Autant de raisonsd’accorder à cette infrastructure une attention plus soutenue, estiment les sportifs.
Le téléphérique l’unique point noir à combler
Le téléphérique, en panne depuis des années à cause de certaines pièces de rechange, dont l’usage est arrivée à terme, sera remis en service d’ici le mois de septembreà venir,afin de combler le déficit en moyens de transport. Des experts étrangers ont été dépêchés pour assister l’Etablissement de Transport d’Annaba (ETA) dans l’opération de remise en marche. Très prisé par les annabis et les visiteurs, le téléphérique Annaba –Séraidi, qui couvre un trajet de quatre kilomètres à vol d’oiseau, permet aux passagers de voyager confortablement, tout en contemplantle panorama merveilleuxdu haut du majestueux Djebel Edough, qui surplombe la ville de Sidi Brahim.Ce n’est pas la première fois que le téléphérique Annabi tombe en panne. Ce moyen de transport avait fait l’objet d’une opération de réhabilitation,après un arrêt de plus d’une dizaine d’années, à cause d’un problème de maintenance et d’entretien. Il faut signaler que les coupures, fréquentes, de l’électricité ont souvent été à l’origine de la détérioration de certaines pièces de rechange, indispensables aubon fonctionnement du téléphérique. Sa remise en service prochainene manquera certainementpas de susciter le soulagement des villageois, appelés à descendre régulièrement en ville. Cela fera également plaisir aux amoureux de la nature, qui pourront ainsi contempler, du haut de ses cabines, les sites paradisiaques du mont Edough.
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