C’était prévisible, seul candidat au poste, avec Mohamed Hmarnia, Amar Takdjout est, depuis hier dimanche, le nouveau Secrétaire Général (SG) de l’Union des travailleurs algériens (UGTA). Il a été plébiscité à l’ouverture des travaux du congrès extraordinaire unificateur de la centrale syndicale, tenu à Alger, avec la participation de plus de 800 délégués représentant les structures de l’union à travers le pays, dont des représentants des fédérations nationales des différents secteurs professionnels. L’homme possède un parcours très riche dans le syndicalisme. Avant de prendre les rênes de l’UGTA, il a gravé plusieurs échelons. Son dernier poste, occupé au sein de l’organisation, est celui de SG de l’Union de la wilaya d’Alger. Mais il a cependant présidé, pendant de longues années, la fédération nationale des textiles et cuir. Il a également joué un rôle important au sein de la centrale syndicale en tant que membre du secrétariat national, durant de nombreuses années. Il a en outre failli être exclu des rangs du syndicat, en raison de son différend avec l’ancien secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. En juin 2019, Amar Takdjout a été empêché de se porter candidat au poste de SG de l’organisation. Il n’avait même pas pu faire partie des congressistes. Réussira-t-il à redorer le blason de l’UGTA ? Pourra-t-il remettre l’organisation historique sur les rails, après des années de dérives ? C’est son ambition. Dans ses dernières déclarations à la presse nationale, Takdjout n’a pas caché pas son ambition, même s’il se montre toujours mesuré dans ses propos, sachant que le vent peut tourner à tout moment et lui fausser tous ses calculs. « Après de longues années de déviation et de dérapages, remettre de l’ordre dans la maison UGTA est l’un des objectifs assignés à ce congrès. Notre stratégie actuelle consiste à atteindre le consensus, mettre l’organisation en conformité avec la loi et revenir à l’orthodoxie syndicale, c’est-à-dire réhabiliter les instances de l’UGTA », a-t-il déclaré. Selon lui, l’UGTA « doit faire son autocritique et une refondation de l’organisation est nécessaire. Elle doit surtout revenir au syndicalisme et au respect des lois de la République pour redorer son blason ». Le désormais nouveau SG plaide également pour un projet de changement qui « redonne à l’UGTA sa crédibilité et la replace dans sa mission : défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs ».
Samir Rabah
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