Les commerçants ont pris l’habitude fâcheuse de faire grimper les prix des articles en cas de forte demande. Après les fruits, les légumes ou les vêtements en prévision du mois sacré du Ramadhan, pour le bétail à l’approche de l’Aïd el-Adha, on constate désormais la hausse des prix des climatiseurs et des ventilateurs. Depuis plusieurs semaines, l’Algérie subit une vague de chaleur très intense, et la wilaya d’Annaba n’est pas épargnée. Les températures restent élevées jusqu’à ce jour. Cette canicule a provoqué une ruée des riverains vers les commerçants de climatiseurs pour équiper leurs habitations face à cette chaleur insoutenable. Mais à leur grande surprise, les prix ont grimpé en flèche, avec des augmentations allant jusqu’à 20.000 dinars algériens pour certains modèles. « Le modèle 12.000 British Thermal Unit (BTU) est introuvable, et celui de 18.000 BTU dépasse largement mon budget de 75.000 dinars. Le vendeur m’a dit que le grand modèle coûtait 11.500 dinars, chose que je peux malheureusement pas me permettre », confie une riveraine devant un magasin d’électroménager. Certains modèles de 12.000 BTU, qui coûtaient entre 50.000 et 65.000 dinars algériens il y a seulement deux mois, sont maintenant introuvables et atteignent jusqu’à 85.000 dinars pour certains, notamment la marque Midea. Même les ventilateurs, considérés comme une alternative « low-cost », sont très demandés et victimes de ruptures de stock et d’une hausse de prix. Les petits modèles ont vu leur prix passer de 2.000 à 3.000 et 4.500 dinars, tandis que les plus grands s’approchent du prix d’un climatiseur mobile. Pour les petites bourses, le paiement par facilité est l’unique solution. Plusieurs grands magasins proposent des paiements mensuels pour les équipements électroménagers, y compris les climatiseurs. En revanche, cela entraîne des frais supplémentaires et le prix final devient bien plus élevé. Malgré cela, la majorité des commerçants qui proposent ce type de paiement font face à une rupture de stock et attendent un nouvel arrivage. Un marchand nous explique que la flambée des prix s’explique par une importation limitée des pièces nécessaires à ces équipements, et que les usines locales ne sont pas encore en mesure de produire des climatiseurs 100 % made in Algeria. L’été est encore loin de se terminer et les températures ne devraient pas baisser de sitôt, ce qui va continuer de profiter aux vendeurs, au grand désespoir des consommateurs qui noieront leur chagrin dans un pot de glace.
K. Khadidja Rayenne
Partager :