La canicule qui frappe de nombreux pays de l’hémisphère nord depuis pratiquement deux semaines n’a pas épargné l’Algérie où la température continue à grimper provoquant un stress thermique, qui s’ajoute au stress quotidien, très éprouvant pour le système cardiovasculaire. C’est une situation exceptionnelle due en gros au réchauffement climatique, qui est un phénomène planétaire dont les causes ont été identifiées par les scientifiques et face auquel les pays les plus industrialisés, considérés comme les principaux responsables de cet état météorologique extrême, n’arrivent toujours pas à trouver un consensus pour limiter les dégâts. La fournaise dans laquelle est plongée l’Algérie, ainsi que d’autres pays de la Méditerranée, va se poursuivre, a annoncé l’Office national de la météorologie par le biais de sa chargée de la communication. Dans une déclaration à Ennahar, Houaria Ben Regta a expliqué que les températures vont connaitre une relative baisse à partir de mercredi avant de remonter dès la semaine prochaine. La même responsable a indiqué que le mois d’août va connaitre des vagues de chaleur similaires à celles que vivent les Algériens aujourd’hui, sans préciser leur intensité. Elle a, par contre, souligné que ces vagues de chaleur ne vont plus se limiter à l’été, mais qu’elles pourraient se manifester durant toutes les saisons. Des prévisions, qui font peur dans un contexte marqué par le rationnement de l’eau potable et les coupures d’électricité. Au niveau de plusieurs localités de l’Est, la situation est insoutenable. Les citoyens ont la nette impression d’être livrés à eux-mêmes, alors que les autorités locales sont figées dans une attitude qui ne laisse aucun doute sur leur incapacité d’anticiper en se mettant au service de la collectivité avec tous les moyens dont elles disposent. Pas la moindre présence ! Il n’y a que les réseaux sociaux avec tout le risque de désinformation. Au niveau national, peu de scientifiques algériens interviennent pour expliquer aux Algériens ce qui se passe exactement. Un silence terrible, que le professeur Abdelkrim Chelghoum a interrompu hier en intervenant sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. « L’Algérie est frontalement concernée par plusieurs sous-risques : la désertification, la sécheresse, la canicule, l’ensablement, les vents de sable, etc. », a-t-il indiqué, relevant que « les pays industrialisés sont les parties les plus impliquées mais refusent d’assumer leur responsabilité ». « Les pays pauvres ne sont impliqués qu’à hauteur de 4%, dans les effets de serre que ce soit pour l’émission de gaz carbonique ou le méthane », a-t-il souligné. Pour l’expert algérien, toutes les réunions sur le climat (COP) ont échoué et leurs recommandations qui sont restées n’ont pas connu de suivi. Que faire dans ce cas, pour faire face aux pays pollueurs ? Abdelkrim Chelghoum suggère que les pays victimes doivent se regrouper pour organiser une COP dédiée à l’Afrique. « Je ne vois pas pourquoi il n’y a pas une COP dédiée à l’Afrique, par exemple ? », s’est-il interrogé. « Il faut une politique agressive, frontale, de la part de ces pays qui doivent être écoutés avant de voir les choses se compliquer pour eux à l’avenir», a-t-il fait savoir.
M.M
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