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Journée régionale de pneumologie à Sétif : La tuberculose en nette recrudescence

En conclave lors de la journée de formation régionale organisée par le service de pneumo-phtisiologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Saadna Mohamed Abdennour de Sétif et la société algérienne de pneumologie (voir notre édition du 20 juillet 2023), les spécialistes ont tous indiqué qu’ils ont constaté une recrudescence des cas de tuberculose extra-pulmonaire après la pandémie de la Covid-19, d’où une augmentation des cas de décès par tuberculose.

Selon Pr. Hafidha Boukharouba, épidémiologiste au service d’épidémiologie dudit CHU, cela est essentiellement dû à la non-accessibilité aux structures de santé durant la période de la pandémie. Mettant l’accent sur l’importance de la prévention, elle dira : « Selon les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, ndlr), le renforcement de la vaccination au BCG (Bacille de Calmette et Guérin, ndlr) et le respect des règles d’hygiène de vie sont les principaux axes de la prévention primaire. Pour la prévention secondaire, le dépistage et le traitement préventif sont aussi recommandés par l’OMS. S’agissant de la prévention tertiaire, qui est axée sur le malade, les principaux points sont l’éducation thérapeutique et le respect du traitement et de son suivi par le personnel de santé ». Par ailleurs, la cheffe de file des organisateurs, Pr. Faiza Keriou, rappellera en substance que le choix du thème de la journée n’est pas fortuit : « Cette pathologie représente pas moins de cinq pourcent des hospitalisations au service de pneumologie. Ce sont généralement des patients multi-résistants ou présentant des formes compliquées telles que le pneumothorax et le pyo-pneumothorax, qui constituent la priorité de ce service ». Et d’ajouter : « La tuberculose reste un véritable problème de santé publique avec ses TEP (tuberculoses extra-pulmonaires, ndlr) dont la prévalence est en train d’augmenter. D’où la nécessité de la collaboration entre différents spécialistes, à savoir les pneumo-phtisiologues, les spécialistes de l’organe et les anatomopathologistes, pour un meilleur diagnostic et, par conséquent, une meilleure prise en charge. Je tiens à rappeler que la formation médicale continue, qui favorise les échanges entre experts, est la pierre angulaire de cette prise en charge multidisciplinaire ». De son côté, Pr. Dahel, spécialiste en chirurgie thoracique, a abordé le volet de la chirurgie. « Le recours à la chirurgie est inévitable dans plusieurs cas. Ceci est valable pour les cas pseudo-tumoraux sans diagnostic, ceux d’hémoptysie après un scanner montrant une dilatation des branches avec séquelles, la greffe aspergillaire ou le poumon détruit, ainsi que les patients qui ne répondent pas aux traitements antituberculeux ». Il s’agit, en effet, de lourdes interventions qui peuvent durer jusqu’à six heures et qui ne sont pas sans risque, car le sujet peut décompenser après l’intervention. La durée d’hospitalisation postopératoire peut, quant à elle, aller jusqu’à un mois. Pis encore, notre interlocutrice a également indiqué que, compte tenu des urgences liées aux interventions du kyste hydatique et des cancers du poumon, les rendez-vous sont très loin. Dr. Hamza Rouabah, épidémiologiste et représentant de la Direction de la Santé et de la Population (DSP) de la wilaya de Sétif, a indiqué, pour sa part, que certaines régions sont plus touchées que d’autres. Il a annoncé que pas moins de 164 cas de tuberculose pulmonaire et 1.200 autres de tuberculose extra-pulmonaire ont été confirmés en 2022 à Sétif, avec un taux de succès du traitement de près de 96 %, dépassant ainsi l’objectif national estimé à 90 %. En 2020, l’Algérie a atteint un taux de succès du traitement de la tuberculose très satisfaisant, estimé à 89 %, selon un rapport de l’OMS sur la lutte contre la tuberculose dans le monde.

Faouzi Senoussaoui

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