Nous assistons, impuissants, à la décadence du basketball à Constantine. Pour preuve, de nombreuses équipes continuent de s’entraîner dans des conditions à la limite du tolérable. Le cas de l’Étoile de Basketball de Constantine (EBC) est l’illustration parfaite d’un triste constat auquel tout le monde adhère, ou presque. Samir Benabderahmane, à la fois président et entraîneur de ce club, lance un appel de détresse afin de sauver son équipe d’un naufrage programmé. Fondée il y a cinq ans, en 2018 plus précisément, cette équipe, ou plutôt cette association sportive, qui forme plusieurs catégories de jeunes basketteurs, vit une situation difficile, pour le moins que l’on puisse dire, notamment en termes d’infrastructures. Le terrain du patrimoine, situé à Sidi Mabrouk, le seul dont disposent les jeunes de l’EBC, se trouve dans un piteux état. Un devis de 200 millions de centimes a été établi pour le réhabiliter, mais il n’a pas abouti, selon notre interlocuteur. « Toutes les tentatives entreprises en direction de toutes les parties concernées par ce dossier, afin de permettre à nos jeunes de s’entraîner sans risque, se sont malheureusement soldées par un échec », avance-t-il, avec une pointe de chagrin. Notre interlocuteur n’a pas vraiment caché son désappointement face aux contraintes auxquelles son équipe est aujourd’hui confrontée. « Et si nous continuons à travailler et à réaliser de bons résultats, tels que finaliste du tournoi de novembre de l’année 2021-2022 et champions dans la catégorie minime, c’est grâce à la volonté et à l’abnégation de nos jeunes », estime l’ex-joueur de l’Association Sportive des Postes et Télécommunications de Constantine (l’ASPTT), une équipe qui a formé, faut-il le rappeler, de grands basketteurs. Dans les années 70 et 80, Constantine fut, que l’on le veuille ou non, une école de basketball. Triste est de constater que ce sport, comme tant d’autres choses, se meurt dans la troisième ville du pays. Entre Samir Benabderahmane et le basketball, la relation est très particulière, qui tient son secret de son amour indescriptible pour la balle orange. C’est dans cet attachement qu’il puise ses forces pour aller au bout de son rêve, à savoir voir son équipe parmi l’élite. « Si on n’a pas les moyens de réaliser, on a le droit, tout de même, de rêver », affirme-t-il. Et de conclure avec cette phrase : « Je pense que le rêve est permis, n’est-ce pas ? ».
M. Kherrab
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