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Skikda / Camping sauvage, vol de cheptel, alcool et drogue : Le Cap de Fer de La Marsa est-il devenu un enfer ?

Réputée pour son calme et surtout pour l’hospitalité de sa population, La Marsa, cette région balnéaire par excellence située à soixante kilomètres à l’est de Skikda, connait depuis le week-end passé une influence record. Dès huit heures du matin, la plage de la ville, comme celle des galets se trouvant sur la route du Cap de Fer, grouillent de monde.

Bien que les directives émanant du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, ainsi que de la wali de Skikda, Houria Meddahi, aient été scrupuleusement appliquées, il n’en demeure pas moins que certains individus ont profité de la faiblesse de l’effectif des éléments de la brigade locale de la Gendarmerie pour perturber la quiétude et l’ambiance bon enfant qui caractérisaient le village de jour comme de nuit. En effet, une bande de malfrats, originaires de la commune de Ben Azzouz et connus dans le milieu des stups, a jeté son dévolu sur la région paradisiaque du Cap de Fer où elle règne en maître. Aux yeux des riverains, aujourd’hui, plus que jamais, cette brigade des corps constitués a besoin de renforcement sur un double plan, humain et matériel, pour mieux jouer son rôle dans la protection des biens et des personnes. Les « parkingeurs » (gardiens illicites de parkings) font main basse, notamment sur le terrain vague sis à l’entrée de la plage dénommée Hawaï, l’une des plus attirantes de La Marsa, et ce, en l’absence d’une main de fer de la force publique. Plus grave, on signale le camping sauvage sur un littoral dont la majeure partie n’est pas gardée, ainsi que le vol de cheptel, la consommation d’alcool et de drogue et une pollution extrême engendrée par les campeurs clandestins. Ces jours-ci, cette partie de la commune semble être totalement soumise aux caprices de ces malfrats. Ces derniers reviennent en force et donnent plutôt l’allure de « sectes » maffieuses organisées. Il est pratiquement impossible de stationner sans d’être racketté par des gardiens clandestins, a-t-on constaté. Et attention à qui ose dire non.  Pour certains observateurs, « la déferlante sociale et le laisser-aller, qui sont en train de balayer tout sur leur passage, résultent d’un cumul qui a fini par provoquer ces apostumes ». Parfois armés de gourdins et généralement balafrés et donnant l’allure d’un véritable « concentré de calamités », les « parkingeurs » imposent la loi de la jungle au grand jour. L’on signale également des jeunes, parfois des mineurs, dont beaucoup sont détenteurs d’armes blanches. Une situation qui hante, depuis l’ouverture de la saison estivale, les populations rurales ayant beaucoup à dire sur le comportement néfaste de certains vacanciers qui viennent parfois, juste le temps d’un week-end, pour semer la désolation. Mais, le fait nouveau et qui a engendré beaucoup de dégâts aux populations rurales, est incontestablement le vol de cheptel. D’ailleurs, de nombreux pauvres éleveurs ont vu leur cheptel, principalement composé de chèvres, disparaître. « Nous sommes certains que nos troupeaux, qui broutaient depuis la nuit des temps librement dans le maquis, ont été la cible des campeurs. Et nous en avons présenté la preuve aux gendarmes », a tenu à dénoncer un père de famille qui semble avoir été ruiné. Il a précisé, à cet effet, « que certains pilleurs, après avoir consommé les chèvres volées, mettaient leur tête et leur peau dans des sachets et les jetaient dans la mer ». « Beaucoup de ces sachets ont été rejetés par les vagues du côté de l’abri de pêche et la plage des galets », a-t-il souligné. Aux yeux de notre interlocuteur, le cheptel manquant a été anéanti et a fini en grillades lors de gigantesques barbecues organisés durant les longues soirées chaudes d’été, qui sont devenus au fil des jours une tradition. Les riverains affirment qu’ils n’ont pas pu faire face, à eux seuls, aux agissements de certains campeurs à l’allure mafieuse, qui semblent abrutis par l’alcool et la drogue de jour comme de nuit. « Ils sont très dangereux et imprévisibles, au point que les habitants les évitent comme la peste ». La sonnette d’alarme est tirée.

B. Salah-Eddine

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