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Célébration des festivités de l’Achoura à Constantine : Les traditions sont-elles en voie de déperdition ?

La fête de l’Achoura, célébrée la veille du dixième jour de Mouharram, le premier mois de l’hégire, marque un autre aspect de l’attachement des habitants de la ville de Constantine aux traditions locales. Autour d’un repas copieux à base de semoule, comme la tridat, tajine imbibée de sauce rouge connue sous le nom de Chouat, ou la tchakhtchoukha du terroir, de nombreuses familles se réunissent pour célébrer cette fête.

Avant de passer à un autre festin propre à la cité cirtéenne et sa région, la kachkcha. Il s’agit d’une corbeille composée de noix, d’amandes, de noisettes, de cacahuètes, le plus souvent avec leurs coques et accessoirement des noix de cajou et autres pistaches, le tout accompagné de dattes et de délicieux fruits séchés, tels que des figues ou des raisins. La soirée se prolonge généralement jusqu’à une heure tardive, d’autant que le lendemain est une journée chômée. Cependant, de plus en plus contraints de ménager leur porte-monnaie, les Constantinois sont de moins en moins attachés à cette tradition d’Achoura. À peine sortis d’un Aïd al-Adha budgétivore, beaucoup de citoyens de la ville millénaire, financièrement épuisés, se sont en effet, au mieux, contentés du strict minimum : cacahuètes et dattes, sinon, ont carrément fait l’impasse sur cette tradition aussi ancienne que leur cité. Aux marchés réputés pour leur commerce des fruits secs et autres ingrédients nécessaires pour fêter comme il se doit l’Achoura, les stands autrefois grouillants de friands de noix et d’amandes, semblaient plutôt désertés par les acheteurs. De nombreux riverains ont préféré résister à la tentation d’une veillée synonyme d’attachement à une tradition, en prévision de dépenses tout aussi importantes pour pouvoir s’offrir quelques jours de vacances. Avec des températures frôlant les 45 degré Celsius, le quotidien des Constantinois s’est limité à une quête de fraîcheur devant des appareils de climatisation, tablettes ou smartphones à la main, ou devant leur poste de télévision pour les moins nantis. Et beaucoup ne rêvent que d’une escapade au bord de la grande bleue.

M. A.

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