Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations a annoncé hier, en marge d’une rencontre qu’il a tenu avec les producteurs et les importateurs des articles scolaires, la limitation de la validité des autorisations d’importation à un mois. Tayeb Zitouni a souligné que cette décision a pour but d’écarter les opérateurs saisonniers, ceux qui importent des produits selon les périodes, et qui « passent de l’article scolaire à la banane ». Le ministre, qui longuement défendu sa démarche, estimant qu’elle va réduire ainsi la spéculation sur ces produits, notamment à l’occasion de la rentrée scolaire, a indiqué qu’ « il existe aujourd’hui 65 importateurs », activant dans ce domaine. Tout en exprimant la nécessité de revoir le nombre des importateurs à la baisse, mais sans que cela n’impacte la disponibilité des produits sur le marché, il a fait savoir que des mesures seront prises à court terme, afin d’encourager cette filière. « On travaille pour la mise en place dans la prochaine loi de finance d’avantages pour les opérateurs économiques qui veulent investir dans ce créneau », a-t-il déclaré, mettant en exergue le potentiel en termes de la croissance économique en rapport avec cette filière. Un créneau prometteur avec 11 millions élèves, dont 450 000 nouveaux inscrits chaque année, en plus de 1,7 million d’étudiants, étant donné que les besoins ne se s’arrêtent pas uniquement aux rentrées scolaires. Poursuivant son intervention, il a reconnu que la production nationale « ne couvre malheureusement pas 10% des besoins du marché national », en annonçant qu’en prévision de la prochaine rentrée scolaire, l’Etat vient de consacrer une enveloppe financière de 88,6 millions de dollars à l’importation des articles scolaires. « 73 dossiers d’importations ont été traités sur la plateforme dédiée d’une valeur de 32 millions de dollars », a-t-il affirmé avant de préciser que « 20 à 30% des besoins sont disponibles en stock, reliquat des années précédentes ». Tayeb Zitouni a rappelé que les importations de l’année passée en articles scolaires, en prévision de la rentrée 2022, avaient été évaluées à 52 millions de dollars, ajoutant que les 88,6 millions de dollars alloués cette année pourraient être revus à la hausse en cas de nécessité absolue. Durant la rentrée scolaire 2022-2023, les prix de l’ensemble des fournitures scolaires sont passés du simple au double, pour ne pas dire au triple sous l’effet de la spéculation, et en raison des « restrictions sur les importations ». Il est à rappeler que la spéculation a même touché les manuels scolaires faisant craindre le pire ! Afin d’éviter une telle situation, le ministère a annoncé l’organisation d’ici la fin du mois d’août de 72 expositions au niveau de toutes les wilayas. En parallèle, des enquêtes seront menées afin de comparer les prix affichés à la qualité du produit.
Mohamed Mebarki
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