L’immense assiette foncière dégagée en plein centre-ville de Biskra suite à la destruction totale de l’ancien hôtel du Sahara au début du mois d’avril 2023 (voir notre édition du 16 avril 2023), est au cœur d’une réflexion collective afin de savoir quel projet y serait le plus convenable pour la reine des Ziban. La disparition de cette bâtisse avait ému et indigné les habitants et certaines associations agissant pour la protection et la préservation du patrimoine architectural. Pour rappel, ils avaient crié à l’outrage et à la dénaturalisation du quartier de la gare et de la célèbre rue Berthe, rebaptisée rue de la République, longeant le jardin public J’nen Beylek. Les propositions et les suggestions de projets à réaliser en lieu et place de cet hôtel datant de l’époque coloniale fusent et alimentent les débats mais aucun d’entre eux n’arrive à faire l’unanimité ou, du moins, à recueillir une majorité de partisans, relève-t-on. Lors d’un conseil de l’exécutif tenu quelques jours après l’entrée en action des bulldozers qui avait rasé l’hôtel du Sahara en application d’un arrêté municipal, Lakhdar Seddas, le wali de Biskra, avait émis le souhait d’y ériger un établissement scolaire du primaire et une école d’apprentissage du Coran. Face à une levée de boucliers et à un rejet total de cette éventualité émis par différentes parties, il avait dû se rétracter et ouvrir les voix de la concertation. La semaine passée, le secrétaire général de la wilaya, Ali Moulay, a convié des représentants de la société civile et des associations à assister à une séance de présentation de la maquette d’un projet planifié par l’Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) de Biskra, à qui appartient le terrain en question. Cet organisme projette d’y construire un immeuble de six étages comprenant des logements de haut standing et des locaux commerciaux. Une alternative rejetée, là aussi, par des intervenants. Ceux-ci ont argué du fait qu’un tel projet ne répondait pas aux exigences du Plan d’Occupation des Sols (POS) et au Plan Directeur d’Aménagement Urbain (PDAU) de la ville de Biskra. Le président de l’association Mosaïque, Mohamed Slimani, a préconisé la construction d’une réplique de l’hôtel du Sahara « mais avec des matériaux modernes et selon les plans originaux disponibles chez un architecte de Biskra », a-t-il souligné.
Hafedh Moussaoui
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