L’activité industrielle a enregistré un recul au cours du premier trimestre 2023 par rapport au trimestre précédent, note l’Office national des statistiques dans une enquête réalisée auprès des chefs d’entreprises des deux secteurs, public et privé. Les conclusions de l’ONS ont fait apparaitre un net décalage entre le taux d’utilisation des capacités de production des entreprises publiques et celui des entreprises privées. Si pour les premières, il était estimé plus de 50% pour 44% d’entre elles ; pour les seconde, il est largement au-dessus (70%). L’enquête fait ressortir le problème d’approvisionnement en matières premières, qui n’a épargné aucune entreprise. Pour le secteur public, le niveau d’approvisionnement en matières premières a été inférieur à la demande pour près de 39% des entreprises. Pour le secteur privé, ce sont 35% des entreprises qui ont été affectées par la rupture des stocks. Au niveau de la main-d’œuvre, les effectifs ont reculé pour les entreprises du secteur public au cours du premier trimestre 2023, alors qu’ils sont demeurés stables en ce qui concerne les entreprises du secteur privé. Il est par contre signalé que les entreprises des deux secteurs peinent à recruter des cadres supérieurs ou de maitrise pour des raisons, qui n’ont pas été dévoilées. Sur le plan financier, la situation est meilleur chez le privé où selon les interviewés, 76% des entreprises ont évalué qu’elle est normale. Pour les entreprises du secteur public, 30% d’entre elles considèrent que la situation est « mauvaise », en raison notamment des délais de recouvrement des créances et des charges d’exploitation élevées. Plus de la moitié des entreprises publiques et du quart des entreprises privées ont rencontré des problèmes de fonctionnement en raison de la vétusté des équipements. Selon la même enquête, en termes de performance, deux créneaux, public et privé, ont connu une croissance au premier trimestre de l’année en cours. Il s’agit des mines et carrières et des industries agroalimentaires. Dans ces deux filières, les capacités de production ont été utilisées entre 50 et 75%. Ce qui n’est pas le cas des entreprises activant dans le domaine de la sidérurgie, la mécanique, l’électronique, le textile, le cuir, le papier et les matériaux de construction où il a été enregistré un net recul. Dans le secteur des industries chimiques, près de 30% des répondants ont utilisé plus de 75% de leurs capacités de production. Pour le prochain trimestre, les chefs d’entreprise prévoient une stabilité de l’activité et de la demande dans ces secteurs, avec des perspectives variées pour la trésorerie. Selon l’ONS, « les perspectives pour le prochain trimestre restent globalement optimistes, mais les problèmes d’approvisionnement en matières premières et les difficultés de recrutement devront être pris en compte pour assurer une reprise économique durable dans l’ensemble de l’industrie ».
M.M/agence
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