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Consommation à Guelma : Les fruits c’est pour la bourgeoisie !

Les consommateurs de la wilaya de Guelma sont laminés par un pouvoir d’achat en hausse constante, des pénuries de produits indispensables, la cherté de la vie, une canicule exceptionnelle et la mercuriale en folie des fruits et légumes. Nous avons effectué, dans la matinée du mercredi 2 août, une tournée dans plusieurs marchés du chef-lieu de wilaya et auprès de marchands à la sauvette pour nous enquérir de la disponibilité des produits et des prix de ceux exposés. Aux abords du marché couvert Ahcène Harcha, situé au centre-ville, des clients affichent leur mécontentement en découvrant que les tarifs ont subitement grimpé en l’espace de quelques jours. Ammi Madjid, un octogénaire, est déçu : « Le raisin dont je raffole est proposé à 400-500 dinars le kilo. C’est honteux ! Comment un simple retraité pourra-t-il se permettre ce fruit qui est devenu un luxe ? Les pommes et les poires locales caracolent à plus de 600 dinars, les pêches et les prunes sont logées à la même enseigne et seule consolation, les bananes, sont tarifées à 310 dinars le kilo ! ». Le commerce informel n’échappe pas à cette hausse inconsidérée des prix. En face de la mosquée El-Qods, près de la cité Gahdour Tahar, c’est le même scénario, à savoir des prix oscillant de 400 à 550 dinars. Les personnes âgées préfèrent acheter quelques centaines de grammes pour apaiser leurs envies. Des mères et pères de familles se rabattent sur les marchands de pastèques qui garent leurs camionnettes dans cette rue animée. Cependant, ces fruits délicieux et juteux pèsent chacun de dix à quinze kilos et des clients ne sont pas en mesure d’acheter à cause de leur poids excessif. Les vendeurs les découpent en plusieurs tranches qui sont recouvertes de papier film alimentaire pour les préserver des poussières et autres. Nous avons assisté à une scène cocasse où un simple tranche cédée à 120 dinars le kilo a été vendue à 640 dinars, alors que le mois écoulé, une bonne pastèque coûtait trois centaines de dinars. Un sexagénaire rencontré dans cette rue nous déclare que les figues de barbarie, fruits du pauvre, seront vendues cette semaine.

Hamid  Baali

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