Après des mois de doutes, le président Abdelmadjid Tebboune a mis fin aux incertitudes quant à sa prochaine visite d’Etat en France. Lors d’une interview diffusée samedi soir, le chef de l’Etat a confirmé que sa visite d’Etat prévue en France était toujours maintenue, mais sa programmation dépendait de la présidence française. Répondant à une question précise portant sur la visite d’Etat en France, le président de la République a indiqué, en effet, que la visite était « toujours d’actualité » et n’est «aucunement remise en cause ». Mais, « nous attendons le programme de la visite de la part de la Présidence française », a-t-il dit. Mais pour la première fois, le président Abdelmadjid Tebboune a posé ses conditions : « Nous n’avons pas de différend avec la France et la visite d’Etat dans ce pays est toujours de mise, cependant, elle ne doit pas être une visite touristique », a-t-il indiqué. « Nous avons les résultats des visites à Pékin, à Moscou, celle d’Italie ou de Lisbonne. Je ne vais pas aller en France pour parader sur les champs Elysées, visiter certains sites et rentrer. Il faut que ce soit une visite qui débouchera sur quelque-chose », a-t-il indiqué. « J’irai pour renforcer les relations entre les deux pays, ouvrir de nouvelles pages et fermer d’autres anciennes, et non pas pour annuler ceci ou cela. », a-t-il encore assisté. La visite d’Etat que doit effectuer le président Abdelmadjid Tebboune en France devait se dérouler initialement au mois de mai. Elle a été décalée pour la « deuxième moitié » du mois de juin, selon une annonce faite par les deux chefs d’Etats après une communication téléphonique en mai. Mais pour des raisons inconnues, le rendez-vous est de nouveau repoussé sans aucune explication. Pis, la visite d’Etat effectuée par Abdelmadjid Tebboune à Moscou à cette période a été comprise par certains, en France notamment, comme un message à la France. Pourtant, la visite à Moscou avait été prévue de très longue date. Elle n’a donc pas remplacé celle de la France. « Le maintien de la visite du président algérien en France est une décision de bon sens. Il s’agit de trois objectifs : Contrer certains cercles opposés à une meilleure relation entre les deux pays. Traduire les grandes lignes de la Déclaration d’Alger sur tous les aspects, économiques, politiques et sécuritaires y compris les points clivants et enfin trouver une nouvelle approche face aux défis du Sahel et dans la conjoncture internationale troublée », a réagi Hasni Abidi, politologue algérien, directeur du CERMAM, le Centre de Recherche sur le monde arabe de Genève. Certaines sources évoquent une possible visite du président Abdelmadjid Tebboune en France vers la deuxième moitié de septembre. Par ailleurs, pour répondre à certaines critiques visant l’Algérie concernant le rapprochement avec la Chine et la Russie, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que « la volonté de l’Algérie de voir émerger un nouveau pôle » dans les relations internationales ne « signifie pas que nous nous alignons » avec les Russes au détriment de l’Occident. « Nous avons des relations stratégiques avec la Russie, mais nous ne nous mêlons pas de ses relations avec les autres. Cela ne nous intéresse pas et ne nous concerne pas », a insisté Abdelmadjid Tebboune.
Akli Ouali
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