Ahmed Attaf a entamé à partir d’hier une visite de travail de deux jours aux Etats-Unis. Selon le communiqué rendu public par le ministère des Affaires étrangères, cette visite répond à une invitation reçue par le ministre algérien de son homologue américain, Antony Blinken. En effet, le 11 juillet dernier, le Secrétaire d’Etat américain avait adressé une lettre au ministre des AE algérien, l’invitant à effectuer une visite de travail à Washington « dans les délais les plus rapprochés que permettraient les engagements respectifs des deux parties ». « Cette visite sera l’occasion d’une part de tenir la 6ème session de dialogue stratégique algéro-américain et, d’autre part et de manière plus générale, de procéder à une évaluation de l’état de la coopération multidimensionnelle existant entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique », avait indiqué un premier communiqué des AE. Cette visite « s’inscrit dans le cadre des efforts visant le renforcement de la coopération économique et l’intensification du dialogue politique entre l’Algérie et les Etats-Unis, au mieux des aspirations des deux parties à construire un partenariat stratégique contribuant à honorer leur engagement commun à diffuser la sécurité et la stabilité aux niveaux régional et international », précise le ministère dans son dernier communiqué. Lors de sa visite, Ahmed Attaf rencontrera le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken ainsi que de hauts responsables du Département d’Etat américain et du Conseil de sécurité nationale. Le ministre aura également des rencontres avec des opérateurs économiques américains ainsi que des représentants de la communauté nationale établie aux Etats-Unis. Les deux parties vont certainement saisir cette opportunité pour évoquer l’actualité brûlante dans le monde, notamment en Ukraine et au Niger où la situation risque de dégénérer au cas où les pays de la Cédéao poussés par des pays européens seraient amenés à utiliser la force pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions. De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères aura l’occasion d’informer de vive voix les Américains de la position algérienne par rapport à ce qui se passe au Niger. L’Algérie, qui s’est opposé catégoriquement à toute intervention militaire étrangère dans ce pays, a des arguments à faire prévaloir. Il est à rappeler que contrairement à d’autres pays, qui ont menacé d’utiliser la force pour obliger les putschistes à revenir au cadre constitutionnel, Washington est aussi contre toute intervention militaire au Niger et privilégie l’approche diplomatique. Le rencontre Attaf-Blinken sera donc une occasion aux deux parties pour mettre en œuvre des solutions qui préserveraient les intérêts de tous y compris le peuple nigérien. Cette visite survient dans un contexte international bouleversé par la guerre en Ukraine qui dure depuis février 2022. Dans ce conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine et à l’Occident en général, l’Algérie qui milite pour un monde multipolaire est restée fidèle à sa position de son alignement qui constitue le fondement de sa politique étrangère. Pour montrer qu’elle veut rester souveraine dans ses décisions, l’Algérie a entrepris de renforcer ses relations avec la Russie, la Chine et les États-Unis. Le président Abdelmadjid Tebboune s’est rendu en juin dernier en Russie et en juillet, il a effectué une visite d’État en Chine. La Russie et la Chine constituent d’importants partenaires pour l’Algérie. Le premier dans le domaine militaire et le second dans le domaine économique. Le président Tebboune a dit à plusieurs reprises que l’Algérie est l’amie des Etats-Unis, tout en réaffirmant le principe de non-alignement de la diplomatie algérienne.
M.M
Partager :