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Ni lâchage, ni privatisation, rassure Aoun : Bouée de sauvetage à l’ENIEM

L’Etat n’abandonnera pas l’ENIEM”. Cette assurance a été faite, hier à Tizi Ouzou, par le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, lors de sa visite au siège de cette entreprise publique de l’électroménager, qui était autrefois un des fleurons de l’industrie algérienne. La société, qui se trouve dans un état lamentable, comme l’affirme le ministre, est devenue également un tonneau des Danaïdes, engloutissant plusieurs dizaines de milliards de dinars sans pouvoir se redresser. En effet, de l’usine mythique, implantée à l’entrée est de la ville de Tizi Ouzou, il n’en reste que des hangars, des machines vétustes et des centaines de travailleurs contraints souvent à des épisodes de chômage technique. A cela, l’entreprise croule sous d’énormes dettes qu’elle n’arrive plus à éponger malgré les différents programmes de relance dont elle avait bénéficié ces dernières années. L’Etat devra à nouveau voler à son secours. C’est du moins ce qu’il laisse entendre Ali Aoun. “Le sort des travailleurs est menacé, s’il n’y a pas de programme pour sa relance”, lance-t-il, indiquant, dans la foulée, que la réunion qu’il a eu avec les cadres et représentants des travailleurs le pousse à “l’optimisme”. Le ministre exclut au passage tout recours à la privatisation, mais il ne ferme pas la porte à un éventuel “partenariat, avec un opérateur étranger ou privé national”, devenu, selon lui, une nécessité. Selon lui, “ces potentiels partenaires existent”. “Il faut ouvrir le capital parce que les ressources au niveau de l’ENIEM sont limitées. Il y a un programme qu’on va peaufiner avec le PDG de l’entreprise et les représentants de travailleurs”, assure-t-il. Ali Aoun fait savoir au passage qu’une réunion se tiendra, lundi prochain, au siège du ministère pour examiner cette question. Poursuivant, il indique que des “contrats de performances vont être signés à partir de septembre prochain avec les cadres de l’entreprise”. “L’ENIEM reste banquable, au vu du patrimoine dont elle dispose”, ajoute-t-il, en précisant que l’option d’un effacement de la dette n’est pas à l’ordre du jour. Intervenant devant le ministre, le PDG de l’entreprise a affirmé que les travailleurs percevaient leurs salaires, néanmoins, l’entreprise trouvait des difficultés à financer auprès des banques la matière première et les intrants dont elle a besoin. Créée en janvier 1983, l’usine traverse, depuis 2020, une véritable crise, due à l’accumulation des dettes, le rétrécissement des parts de marché et la pénurie de la matière première, tant que cette entreprise fait plutôt dans l’assemblage.

Samir Rabah

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