Le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique a procédé mardi à l’installation du PDG du groupe sidérurgique Imetal. La cérémonie a eu lieu au siège du groupe à Hydra en présence des cadres du ministère et des hauts fonctionnaires du groupe et de ses filiales. Dans son intervention le ministre a souligné l’importance de cet ensemble d’entreprises, compte tenu de ses activités stratégiques, et l’ampleur de sa contribution à la réalisation et au développement de grands projets structurants pour le pays, notamment à travers son implication dans l’extension et la densification du réseau ferroviaire. Ali Aoun a par ailleurs insisté sur la nécessité d’accélérer la cadence de réalisation des projets à l’arrêt, tout en ordonnant au nouveau patron du consortium des industries métallurgiques et sidérurgiques de veiller scrupuleusement sur la mise en exécution du plan d’action en ce qui concerne particulièrement la révision de l’organigramme de certaines filiales, notamment au niveau de Sider El Hadjar et SGS Annaba. Ainsi, Djamel Babouri, qui vient d’être confirmé au poste qu’il occupait en tant qu’intérimaire depuis mars, a été investi d’une mission capitale, qui consiste à « revoir les structures des conseils d’administration » d’un groupe, qui a été secoué par un scandale retentissant. Dilapidation de deniers publics, blanchiment d’argent, passation de marchés publics dans des conditions douteuses, abus de fonction et enrichissement illicite. L’onde de choc provoquée par l’arrestation spectaculaire de quatre cadres dirigeants et un syndicaliste UGTA à Annaba, après une enquête minutieuse menée par les services de sécurité depuis plusieurs mois, avait ébranlé l’ensemble du secteur industriel public. « Actuellement Sider n’arrive même pas à alimenter le marché national en produits sidérurgiques ; elle est dans une quasi-stagnation », a-t-on déploré. Le nouveau PDG du groupe est donc chargé de mener en profondeur une opération d’assainissement de grande envergure. C’est d’ailleurs, ce qui ressort des orientations et recommandations contenues dans l’allocution du ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique. Il est appelé entre autres à « adopter un nouveau style de gouvernance, notamment la généralisation des contrats de performance pour les gestionnaires du groupe et de ses filiales de manière à permettre un suivi rigoureux et une meilleure évaluation dans la mesure des objectifs réalisés et définis dans le plan stratégique de développement du groupe ». Ali Aoun a également insisté sur « une utilisation optimale des capacités de production, un respect des différents engagements et délais de réalisation, et le redémarrage de certains projets en suspense ». Des changements en perspective sont attendus au niveau de l’ensemble des filières d’un groupe à la taille d’un géant, mais dont la mauvaise gestion en a fait un géant au pied d’argile.
M.M
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