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A propos du salaire de Belaïli : La direction du MCA entretient le flou

Youcef Belaïli vient de signer un contrat de deux ans au profit du mouloudia d’Alger.  Après un parcours chaotique, qui l’a mené dans un périple de 14 ans d’Oran à Ajaccio, en passant par Bordj Bou Arreridj, Alger, Tunis, Djeddah, Doha et Brest, l’international algérien aujourd’hui âgé de 31 ans a finalement atterri dans la capitale algérienne où il a opté pour le MCA. Les bruits, qui ont couru tout au long du week-end à propos du salaire de ce joueur ont enflammé la Toile, avant que la direction du club algérois parrainé par Sonatrach ne réagisse  pour démentir les montants circulant sur le Net. Selon l’administration du club, Youcef Belaïli ne percevra ni 1,3 milliard, ni 1,5milliard par mois, qui sont d’après elles « des chiffres exagérés et même imaginaires ».  « Après d’ardues négociations qui ont duré près d’un mois, de nombreux sites internet et presse ont annoncé l’accord, mais ils ont promu de fausses nouvelles, peut-être intentionnellement ou non, notamment en ce qui concerne la valeur de l’accord et le salaire du joueur, qui sont des chiffres exagérés et même imaginaires, et donc la direction du club professionnel réfute cette nouvelle ». Nonobstant le style confus dans lequel est rédigé le communiqué, les dirigeant du MCA n’ont pas réussi à mettre un terme à ce qu’ils considèrent comme des rumeurs ; en se retenant à annoncer publiquement le salaire mensuel exact que va percevoir le joueur. Leur démenti, qui n’en est pas un, ne fait que prolonger l’état de suspicion générale régnant au sein de l’opinion publique. En effet, de nombreux algériens ne comprennent pas comment Sonatrach arrive à offrir indirectement à un footballeur dix fois plus si ce n’est pas vingt fois plus le salaire que gagne un de ses ingénieurs qui assurent à cette compagnie de continuer à produire et à  exporter ! Et oui, c’est l’un des paradoxes du professionnalisme à l’algérienne. En plus, les dirigeants du MCA n’ont aucun droit à prendre les Algériens pour des attardés mentaux, en prétendant que « le joueur international Youcef Belaïli a choisi le MCA par conviction ». Quelle conviction ? Il est surtout question de sous, de gros sous, et l’administration mouloudéenne aurait été mieux inspirée de trouver d’autres arguments plus convaincants, en publiant par exemple la valeur du contrat de Youcef Belaïli et le salaire mensuel qu’il percevra sans compter les primes et la prise en charge du joueur ! Dans un contexte social global où un médecin spécialiste exerçant dans le secteur public, qui a dû sacrifier au moins 25 ans de sa vie à ses études, du primaire au résidanat, pour pouvoir enfin toucher le 1/10ème de ce que gagne un footballeur, le cas Belaïli risque de poser de sérieux problèmes à l’avenir, parce qu’il a été très mal géré du début jusqu’à la fin. Supposons qu’il s’agit d’un investissement conformément à l’esprit et à la lettre du professionnalisme ; la question est de savoir comment le MCA compte-t-il faire pour récupérer son argent dans un contexte fermé, qui n’a rien à voir avec le marketing grand standard déployé par les véritables machines à sous qui sont le Real Madrid, le Bayern de Munich ou Liverpool à titre d’exemple ? Le cas Belaïli vient d’exposer au grand jour toutes les contradictions du football professionnel algérien.

Mohamed Mebarki 

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