En collaboration avec divers services urbanistiques de la wilaya, l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Biskra a lancé, au mois de juillet 2023, une opération d’envergure pour éradiquer le dernier grand bidonville de la ville, situé au nord de la cité populaire d’El Alia. Les bulldozers et les pelleteuses sont entrés en action pour raser les taudis et les abris précaires de cette immense assiette foncière, connue sous le nom de Tabago ou Tabek el kelb, a-t-on constaté. Selon les projections des initiateurs de ce projet d’aménagement urbain, tant attendu depuis des années, cette zone sera réhabilitée en un ilot d’habitations doté de toutes les commodités, dont l’Alimentation en Eau Potable (AEP) et en courant électrique, un réseau d’assainissement digne de ce nom et des routes éclairées, ainsi que des espaces verts et des arbres d’alignement. Malheureusement, ces travaux préliminaires ont été interrompus et le chantier gelé, car des occupants de ces abris précaires refusent de quitter les lieux,sous prétexte qu’ils n’ont pas où aller ou qu’ils n’ont pas été inclus dans la liste des bénéficiaires des lots de terrain qui seront dégagés dans le cadre de cette opération.Ceux-là mêmes invoquent une injustice et une avanie de l’administration, menée à leurs dépens, a-t-on appris. Dans un communiqué daté du 7 août 2023, le président de l’APC de Biskra, Tarek Djoudi, rappelle les fondements de cette action publique. Celle-ci vise, a-t-il indiqué, à détruire définitivement ce bidonville et à offrir à ses occupants 1.016 lots de terrain, constructibles, dont les bénéficiaires obtiendront des actes d’attribution, des permis de construire et des subventions de l’État pour entamer les travaux de construction de leurs maisons, qui devront répondre aux normes architecturales admises. S’élevant contre le retard pris dans l’aménagement et le terrassement du terrain et sa mise à la disposition des topographes et des techniciens de l’urbanisme et du logement à cause de ceux qu’il qualifie d’indus-occupants, l’édile de Biskra précise que les attributaires du millier de lots de terrain ont été légalement et minutieusement recensés dans une liste plusieurs fois modifiée, remodelée et enrichie pour y inclure tous les chefs de familles de ce bidonville. De ce fait, il octroie un délai de quinze jours aux familles récalcitrantes, soit jusqu’au 22 août 2023, pour qu’elles quittent ces masures, baraques et abris de fortune. A l’issue de cet ultimatum, le maire de Biskra menace d’entamer les procédures réglementaires et de réquisitionner la force publique à l’encontre des réfractaires à ce plan d’éradication du bidonville de Tabago. « Cela en application stricte et irrévocable de la loi et des prérogatives du conseil municipal de Biskra », souligne-t-il.
Hafedh Moussaoui
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