C’était le branle-bas de combat en fin de journée d’avant-hier, mardi 16 août, au sein de la Société de Gestion des Ports de Pêche (SGPP) d’Annaba. La raison de cette agitation était l’exécution d’une décision judiciaire relative à la saisie d’un yacht. Effectuée en présence des éléments de la marine nationale, cette opération a révélé un important trafic au port de pêche de la Grenouillère.
Contre vents et marrées, certains propriétaires de bateaux de plaisance auraient jeté leur dévolu sur cet espace exigu, occupant illégalement des postes à quai ainsi que d’autres places en cale. En effet, en l’absence d’un port de plaisance dédié, des propriétaires de hors-bords, de plus en plus nombreux dans la région d’Annaba, occuperaient, sans autorisation préalable, depuis un certain temps, des postes à quai au port de la Grenouillère, pourtant exclusivement réservé aux embarcations de pêche et déjà surchargé. Il convient de noter, à ce sujet, que la flotte de pêche dont dispose le secteur local compte désormais plus de 600 bateaux de différents gabarits. Face à la révolte des marins pêcheurs, la SGPP, dont l’objectif principal est d’optimiser la gestion des ports en maîtrisant les charges à travers des outils de gestion et d’exploitation solides, aurait finalement réagi aux dépassements des intrus. Selon nos sources, en plus de la mise en fourrière de ces yachts avec des pénalités financières, les propriétaires encourent des poursuites judiciaires. De surcroît, selon les professionnels du secteur, en raison du désordre qui prévaut dans le domaine de la pêche et compte tenu de l’environnement maritime riche (avec une superficie de 8.089 kilomètres carrés), certains véhicules de plaisance se seraient reconvertis en bateaux de pêche. Ils opèreraient, au grand jour, dans le golfe d’Annaba, qui abrite une biodiversité marine précieuse composée de poissons bleus, blancs, de crustacés et de mollusques.
B. Salah-Eddine
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