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Braconnage dans les forêts d’Oum El Bouaghi : Les associations de chasseurs sonnent le tocsin 

Face au phénomène de la chasse illégale, qui constitue un danger pour la biodiversité et l’équilibre environnemental, des associations et des fédérations de chasseurs d’Oum El Bouaghi ont, à maintes reprises, lancé des appels insistants pour mettre fin aux massacres systématiques des animaux sauvages. Kaddour, un ex-chasseur d’Aïn M’lila, dénonce : « Une véritable anarchie règne. Les périodes d’ouverture et de fermeture de la chasse ne sont pas respectées. Il ne faut pas se taire ». Ce chaos est l’œuvre de braconniers, peu scrupuleux, qui massacrent impunément des animaux en période d’accouplement, de reproduction ou de nidification. Depuis plus de deux décennies, la chasse n’est pas autorisée dans bon nombre de zones, mais des individus n’ont jamais cessé de traquer, de jour comme de nuit, les perdrix, les lièvres et les oiseaux migrateurs, dont les canards et les flamants roses. La faune algérienne, riche et variée, compte 80 espèces d’oiseaux et mammifères protégés par des décrets, mais aucune différence n’est faite entre ce qui est permis et ce qui est interdit. Mais ce qui choque le plus est le fait que des sangliers, des hyènes, des loups et des renards, entre autres, sont abattus à vue et abandonnés sur place aux charognards. Le braconnage est un horrible forfait, intervenant souvent à un moment où la majorité des animaux, principalement des femelles, s’occupent de leurs petits. Ces sanguinaires, qui ne respectent ni la nature, ni l’être humain, ni les morts, ni les vivants, frappent vite puis disparaissent dans la nature. En rase campagne, aux abords des forêts et à l’aide de phares de véhicules durant la nuit, ils pointent leurs canons et tirent sur tous les animaux ayant la malchance de se trouver sur leurs chemins. Ils n’accordent aucun répit pour de pauvres animaux sortant de leurs abris, terriers et autres refuges pour se nourrir. Dans ce jeu macabre, d’autres individus sans scrupules, ont la lâcheté de cibler les nids et de s’emparer des œufs en période de couvée, dont ceux des oiseaux migrateurs, pour en faire des omelettes, alors que les œufs sont disponibles à la vente, en abondance et à un prix dérisoire, sur le marché. Ce qui est d’autant plus inacceptable, est le fait que de nouveaux sentiers, construits à coups de milliards pour faciliter le mouvement des populations rurales, sont utilisés par les tueurs pour s’introduire à l’intérieur des espaces forestiers et y accomplir leurs méfaits. Il est cependant à signaler que ces chasseurs se font parfois arrêter, malgré leur mobilité et l’utilisation de divers équipements, notamment les téléphones cellulaires et les jumelles, pour échapper aux contrôles opérés par les patrouilles de la Gendarmerie nationale ou des gardes forestiers. En effet, il y a quelque temps, quatre individus ont été pris en flagrant délit de braconnage dans une zone humide d’Oum El Bouaghi, puis présentés devant la parquet et condamnés à six mois de prison ferme chacun, pour défaut de permis de chasse et de fiche de munitions. 

N. B.

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