De violents orages, survenus à Bordj Bou Arreridj, le mercredi 16 août passé, entre 17h et 19h, ont causé le chaos entre la ville de Médjana et de Bordj Bou Arreridj, causant la mort de deux personnes, emportées par les eaux d’Oued El Maleh. Intervenant jeudi 17 août, sur les ondes de la radio locale, le chargé de communication de la Protection civile a expliqué que deux personnes, âgées respectivement de 41 et 61 ans, ont trouvé la mort après avoir été « emportées par les eaux pluviales ayant provoqué l’augmentation du niveau d’eau d’Oued El Malah à proximité de la périphérie dite Ain Zrigua dans la commune de Bordj-Bou-Arreridj. Les deux victimes étaient à bord d’un véhicule qui a été submergé par les crues soudaines de l’oued. C’est au moment de leur tentative de sortie du milieu du passage qu’ils ont été emportés par les eaux ». Selon la même source, le corps de la première victime a été repêché à 18 heures et le second à 22 heures. Pour rappel, des précipitations intenses se sont abattues sur la région, notamment à Médjana et Bordj Bou Arreridj. Plusieurs quartiers de la ville ont été inondés, nécessitant l’intervention de la Protection civile, qui a mobilisé tous les moyens d’intervention nécessaires. Il est à noter que les crues éclair, qui surviennent à la suite des pluies intenses, touchent principalement les régions les plus exposées de la wilaya à ce type de crue, principalement au Nord et au Sud. Leur extrême rapidité les rend imprévisibles et par conséquent très dangereuses. Tous les bassins versant de la région sont soumis à des risques d’inondation, dus à différents facteurs : réseaux d’assainissement insuffisants, présence d’obstacles aux écoulements, zones basses en aval, développement incontrôlé de l’urbanisme, voire de constructions illicites sur le lit naturel des oueds, etc. Les citoyens de la wilaya craignent la multiplication des catastrophes naturelles, toujours hantés par les drames qui ont frappé la wilaya par le passé. Dans la nuit du 23 et 24 septembre 1994, entre 17h et 3h du matin, les eaux avaient inondé plusieurs quartiers de la ville, une catastrophe qui s’est soldée par 17 morts et plus de 1.000 sinistrés, dont 400 commerçants ruinés et des pertes évaluées à plus de 250 millions de dinars. Au mois d’octobre 2022, les fortes précipitations enregistrées dans plusieurs régions du pays ont provoqué de violentes inondations à Bordj Bou Arreridj, où les fortes pluies ont provoqué des dégâts matériels importants avec des maisons submergées, des véhicules emportées par les eaux et des routes coupées, une personne y a laissé la vie et 40 autres ont été cernées par les eaux. Ces catastrophes à répétition doivent contraindre les pouvoirs publics à mettre en place une véritable politique d’aménagement du territoire. Depuis 1994, plusieurs voix de la société civile et des citoyens s’élèvent et n’ont cessé de souligner la nécessité de trouver des déviations pour ces oueds, dont l’un d’eux traverse le centre de la ville. Deux décennies plus tard, les catastrophes menacent toujours.
Ahmed Saber/AG
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